Pour en finir avec les idées reçues sur les marchés émergents

Kathryn Langridge, gestionnaire de portefeuille principale, Gestion de placements Manuvie, investit dans les actions des marchés émergents depuis les années 1980 et estime qu’il y a d’excellentes occasions de placement à saisir dans les économies à croissance rapide pour les investisseurs à la recherche de croissance et de diversification mondiale.

Cet article a été publié dans Wealth Professional.

S’ils représentent 40 % du PIB mondial, les marchés émergents ne constituent que 12 % de la capitalisation boursière mondiale¹. À l’heure actuelle, on ne compte que deux marchés émergents parmi les sept pays les plus importants par le PIB; d’ici 2050, on s’attend à ce qu’il y en ait six. Autrefois dominés par les industries lourdes et le secteur manufacturier, très axés sur les produits de base, les marchés émergents comptent désormais certaines des économies les plus dynamiques et des sociétés les plus novatrices du monde. Pourtant, la plupart des gens n’investissent pas, ou très peu, dans cette catégorie d’actif. Elle est non seulement sous-représentée, mais les occasions de croissance y sont souvent ignorées.

Pourquoi les investisseurs négligent-ils à ce point cette vaste région riche en innovation et en développement?

Kathryn Langridge est directrice générale principale et gestionnaire de portefeuille principale à Gestion de placements Manuvie, dont elle dirige le Fonds des marchés émergents Manuvie. Mme Langridge, qui investit depuis près de 40 ans sur les marchés émergents, offre un point de vue « terrain » des plus utiles sur l’évolution des économies des marchés émergents. 

Elle estime que, malgré l’image négative qui entoure souvent les placements sur les marchés émergents, les investisseurs ne devraient pas se laisser influencer par leurs craintes et les idées reçues, mais plutôt s’intéresser aux avantages que ces économies dynamiques peuvent offrir. Ces marchés n’en sont pas tous aux mêmes stades de maturité économique et politique; il faut donc s’attendre à certains pics de volatilité liés à l’incertitude, souvent sur des marchés ou dans des secteurs précis. Cependant, si l’on prend la catégorie d’actif dans son ensemble, Mme Langridge estime que l’idée selon laquelle la volatilité y serait plus élevée que dans d’autres régions du monde est un mythe. 

« Certains marchés ou même certaines actions, pris individuellement, peuvent être extrêmement volatils », explique-t-elle. « Mais, dans l’ensemble, si vous gérez vos placements de façon active, comme nous le faisons au sein du Fonds, et que vous vous en tenez à un portefeuille diversifié composé d’entreprises que vous connaissez bien, cela contribue à équilibrer ces risques. C’est ce qui nous permet d’afficher d’excellents rendements corrigés du risque tout au long du cycle du marché. »

Les placements en actions des marchés émergents conviennent aux investisseurs à moyen et à long terme; ceux qui visent le court terme risquent de devoir composer avec une importante volatilité. À trois, cinq ou dix ans, en revanche, vous investissez dans certaines des économies les plus dynamiques du monde². 

Mme Langridge ajoute qu’il « est essentiel de miser sur les actions les plus performantes à long terme de ces marchés très dynamiques et en mutation rapide; c’est pourquoi la gestion active est si importante lorsqu’on investit sur les marchés émergents. Si vous investissez dans l’indice, vous subirez la baisse des rendements liée à la gestion passive. L’entreprise moyenne des marchés émergents n’a pas affiché de rendements très solides dans le passé, tandis que les sociétés de grande qualité, elles, ont fortement progressé. » 

Le Fonds des marchés émergents Manuvie part du principe que les entreprises bien gérées des marchés émergents ont le potentiel de dégager une croissance supérieure et de maintenir un rendement du capital élevé. En investissant dans ces entreprises de premier plan au juste prix, on peut battre l’indice à long terme. 

La conviction et la philosophie du Fonds découlent en partie de l’expérience personnelle de Mme Langridge. Après ses études à l’université Cambridge, elle a commencé sa carrière dans les années 1980 en Asie, où elle avait passé des vacances au cours de la décennie précédente. Au fil des ans, elle a été témoin de la transformation de l’Asie et, plus généralement, des marchés émergents. « Ça a été une expérience extraordinaire qui m’a donné un point de vue unique sur les économies en développement, les cycles conjoncturels, les turbulences politiques, la maturité politique de ces pays et sur les défis qui les accompagnent. » 

En 1985, Mme Langridge avait été l’un des premiers investisseurs étrangers à visiter Samsung Electronics en Corée du Sud. « Disons qu’à l’époque, ils ne s’attendaient pas à voir arriver une femme », se souvient-elle. Si des sociétés comme Samsung sont désormais des noms connus sur les marchés émergents, Mme Langridge insiste sur l’importance de bien choisir ses placements en tenant compte non seulement des fondamentaux des entreprises, mais également de facteurs ESG. « L’intégration des facteurs ESG à notre analyse s’inscrit naturellement dans notre philosophie, dans la mesure où elle permet de faire ressortir certains risques et occasions mal évalués. »

Le premier placement que Mme Langridge avait effectué au début de sa carrière de gestionnaire de portefeuille continue d’inspirer la façon dont elle et son équipe évaluent le risque ESG du portefeuille. Elle avait vendu une action d’un portefeuille dont elle avait hérité de la gestion, car elle trouvait qu’il y avait quelque chose qui clochait dans l’histoire du fondateur de l’entreprise et qu’il n’était « absolument pas digne de confiance ». Six mois plus tard, il était fiché par Interpol et sa société était pour ainsi dire en faillite.

« Ces premiers apprentissages sont importants. Faites toujours confiance à votre instinct et à votre jugement. Faites systématiquement vos devoirs et, si quelque chose ne colle pas du point de vue des facteurs ESG, cela risque de nuire à la thèse de placement, ce qui signifie que vous ne devriez pas investir. » 

C’est le raisonnement qui prévaut aujourd’hui. Les cinq membres qui composent l’équipe du Fonds misent sur une gestion active fondamentale ascendante et ne prennent que des positions longues. Ils sont très sélectifs et s’efforcent de repérer les meilleures entreprises de croissance de qualité des 26 marchés émergents.  

Avec Philip Ehrmann, l’autre gestionnaire de portefeuille chevronné du Fonds, leur expérience remonte à près de 40 ans. Cela fait partie de la recette secrète de l’équipe, avec son approche collaborative et sa prédilection pour la gestion active. 

Elle gère le risque non seulement en termes de pays et de secteurs, mais également en fonction du cycle de vie des entreprises. Mme Langridge explique que « le portefeuille ne sera jamais composé uniquement d’entreprises matures ou de sociétés relativement nouvelles et à croissance rapide. Nous visons l’équilibre et une composition mixte. L’essentiel est que croyions au potentiel de rendement de nos placements. » 

Il suffit de regarder les images du développement de la Chine pour constater que la croissance est très forte. L’évolution irrépressible de la démographie (la montée de la classe moyenne, notamment) et de l’urbanisation alimente la productivité. Puis, il y a le passage de l’industrie manufacturière aux services. Les marchés émergents ne sont plus des économies fortement axées sur les produits de base ni dominées par l’industrie lourde et les entreprises d’État. 

Certains pays ne possédaient historiquement pas d’infrastructure et c’est en pleine ère de la numérisation que leurs premières réalisations commencent à sortir de terre, ce qui donne lieu à de formidables occasions de placement. 

La pandémie mondiale a certes bouleversé tout ça pendant un certain temps, mais Mme Langridge estime que l’approche ascendante du Fonds lui a permis de surmonter les périodes de volatilité. Le Fonds a fortement progressé en 2020, puisqu’il a enregistré un rendement de 30,10 % sur l’année civile, grâce notamment à sa foi inébranlable dans le potentiel de hausse de ses actions, malgré leur effondrement de la fin du premier trimestre.  

L’équipe s’attendait par ailleurs à ce que certaines tendances qui existaient avant la pandémie soient amplifiées. La 5G, l’automatisation industrielle, le commerce électronique, la robotique et les paiements en ligne, par exemple, sont tous des tendances qui façonneront la prochaine décennie. 

Lorsque les marchés se sont effondrés, la prédilection du Fonds pour des sociétés solides qui non seulement allaient survivre, mais qui allaient en outre gagner en force, a donné de bons résultats. L’équipe a également ancré son portefeuille en Asie du Nord, en Chine, en Corée du Sud et à Taïwan notamment, en raison de leur bonne gestion de la pandémie, de la souplesse de leur politique monétaire et de leur liquidité intérieure. 

Mme Langridge explique que « bien sûr, de nombreux marchés ont été très lourdement endommagés et doivent composer avec une deuxième et une troisième vagues du virus. La reprise est très inégale et difficile à prévoir. » 

« C’est pourquoi il est si important de connaître vos sociétés : cela vous permet de bien vous arrimer à ce que vous pouvez comprendre, à ce que vous pouvez prédire et au risque que vous pouvez concrètement gérer en misant sur un portefeuille diversifié. » 

Dans l’optique de cette philosophie de placement, avec la numérisation des économies des marchés émergents, les occasions ne manquent pas en Asie et en Amérique latine pour les investisseurs avisés. Mme Langridge considère également le marché des actions de catégorie A, qui regroupe des actions de sociétés chinoises libellées en renminbis, comme le dernier territoire inexploré des marchés émergents. 

Elle explique qu’il « y a des sociétés en Asie qui se sont développées avec la région et qui occupent maintenant une position dominante à l’échelle mondiale, ce qui est très, très intéressant. On est très loin de l’image traditionnelle des marchés émergents, soit celle d’une catégorie d’actif volatile, dangereuse et politiquement instable. Il existe des sociétés très rentables sur les marchés émergents, et c’est là que nous nous efforçons d’investir. » 

1 Source : Base de données du Fonds monétaire international - Perspectives de l’économie mondiale, octobre 2020. Part du PIB mondial en 2019, calculée à partir des prix courants en $ US et des données sur l’indice MSCI Monde tous pays de FactSet, en date du 31 décembre 2020. 2 Source : Base de données du Fonds monétaire international - Perspectives de l’économie mondiale, octobre 2020 et PWC, The Long view, how will global economic order change by 2050, février 2017. 

Commandité par Gestion de placements Manuvie, juin 2021.

Les opinions exprimées correspondent à celles de Gestion de placements Manuvie et peuvent changer selon l’évolution du marché et d’autres conditions. Les renseignements relatifs aux titres en portefeuille, à la répartition de l’actif ou à la diversification géographique se fondent sur des données antérieures et ne constituent pas une indication de la composition future du portefeuille, laquelle variera. Certaines recherches et informations sur des placements en portefeuille précis, y compris toute opinion, se fondent sur une variété de sources jugées fiables. Tous les aperçus et commentaires contenus dans le présent document ne sont donnés qu’à titre indicatif; ils ne constituent pas des conseils d’ordre financier, fiscal, juridique ou comptable ni des conseils en matière de placements ou autre, et ils ne doivent pas être utilisés à cette fin. Le présent document a été préparé à titre indicatif seulement et ne constitue ni une offre ni une invitation à quiconque, de la part de Gestion de placements Manuvie, à acheter ou à vendre un titre, non plus qu’il indique une intention d’effectuer une opération dans un fonds ou un compte géré par Gestion de placements Manuvie.

La souscription de fonds communs de placement peut donner lieu à des commissions, à des commissions de suivi, à des frais de gestion et à d’autres frais. Veuillez lire l’Aperçu du fonds ainsi que le prospectus avant d’effectuer un placement. Les fonds communs de placement ne sont pas garantis, leur valeur varie fréquemment et les rendements passés peuvent ne pas se reproduire.

Gestion de placements Manuvie

Gestion de placements Manuvie

Lire la bio