Les conseillers sont exhortés à ne pas courir après les rendements alors que les économies rouvrent

Philip Petursson, stratège en chef des placements à Gestion de placements Manuvie, présente ses perspectives en matière d’inflation et de taux d’intérêt, et explique comment positionner votre portefeuille au cours des prochains mois.

Cet article a été publié dans Wealth Professional (en anglais seulement).

Alors que la perspective d’une hausse de l’inflation et des taux d’intérêt s’accélère, les conseillers ont été mis en garde contre la recherche de rendements par l’entremise de certains secteurs ou de certaines actions. Les écarts de rendement se creusent, selon Philip Petursson, de Gestion de placements Manuvie, qui estime que les stratégies qui ont fonctionné au cours de la dernière année ne fonctionneront probablement pas au cours des 12 prochains mois.

Le stratège en chef des placements et chef, Recherche de placements, Marchés des capitaux a indiqué à WP que la gestion active sera essentielle pour la reprise, à mesure que les économies rouvriront et que le programme de vaccination sera déployé.

Il a dit : « Je mets les conseillers en garde contre la poursuite du rendement, qu’il s’agisse du bitcoin, des FAANG, de la technologie ou des actions et des secteurs individuels, parce que je pense qu’il y a déjà eu une rotation sur le marché.

Je crois que nous allons assister à une dispersion continue ou disparate du rendement, certains secteurs s’en tirant assez bien et d’autres moins bien, et ceux qui sous-performent sont probablement ceux qui ont mené la première phase de la reprise. »

M. Petursson a dit à WP que, au début de 2021, la hausse des taux d’intérêt et la hausse de l’inflation étaient les aspects les moins appréciés du marché. L’avis non consensuel de M. Petursson était que le taux rendement des bons du Trésor à 10 ans devait atteindre 1,5 %, avec un risque de 2 %, d’ici la fin de 2021. Il a atteint ce niveau à la fin du premier trimestre.

La raison se trouve dans les chiffres. Les mesures de relance budgétaire et monétaire engagées à l’échelle mondiale s’élèvent à environ 16 000 milliards de dollars, ce qui représente environ 16 % du PIB mondial. De plus, l’épargne excédentaire aux États-Unis seulement s’élève à environ 1 700 milliards de dollars.

« Selon nous, il ne faut jamais sous-estimer la propension des Américains à dépenser pour résoudre un problème, et c’est ce à quoi nous nous attendons », a indiqué M. Petursson. Nous avons commencé à en voir [déjà] des signes, et nous nous attendons à ce qu’il y en ait davantage au dernier semestre de cette année, en raison de la réouverture rapide de l’économie. »

Cela se traduit essentiellement par une forte reprise économique, ce qui signifie une hausse de l’inflation et des taux d’intérêt. M. Petursson a indiqué que la majeure partie du marché était toutefois presque dans le déni que la hausse des taux était inévitable. Puis, l’élan s’est accéléré et les choses ont avancé plus rapidement que même M. Petursson et son équipe le pensaient. Il croit qu’à mesure que l’inflation se concrétisera, les rendements continueront d’augmenter.

Le consensus sur l’inflation, quant à lui, c’est qu’elle augmentera en mars, en avril et en mai, puis qu’elle se stabilisera bien près de 2 %.

« Nous croyons que c’est la plus grande erreur », a dit M. Petursson. « Pourquoi serait-ce le cas? Si la Fed dit que la croissance économique sera de 6,5 % au-delà de 2020, et nous savons que le consensus de la Fed sous-estime toujours les périodes de forte croissance économique, elle sera plutôt à la hausse de huit ou neuf. »

« Le prix du cuivre est de 4 $ la livre, le prix du pétrole est de plus de 60 $ le baril, chaque produit de base est plus élevé depuis le début de l’année… en quoi n’est-ce pas inflationniste? Les stocks sont faibles et le carnet de commandes est extrêmement élevé. Tout cela est inflationniste. »

Selon lui, il y a de fortes chances que l’inflation tourne autour de 3 % au cours des prochaines années. La Fed ne sera pas pressée de s’attaquer au problème, en veillant à ce que tout soit en place pour soutenir l’inflation au cours des prochaines années.

Par conséquent, les banques centrales relèveront probablement les taux plus tôt que prévu et avant l’échéance de 2023 fixée par la Fed. Mais elles le feront pour les bonnes raisons, a dit M. Petursson, parce que cela dépendra de la croissance.

Dans ce contexte, de nombreux investisseurs se demanderont comment positionner leur portefeuille pour les mois à venir. Les principaux facteurs sont la hausse des taux, qui nuit aux obligations, la hausse de l’inflation, qui entraîne une érosion du pouvoir d’achat, et une forte augmentation de la masse monétaire, qui est inflationniste.

Selon M. Petursson, « à un moment donné, votre taux obligataire sera suffisamment élevé pour absorber d’autres hausses de taux. Mais nous n’en sommes pas encore là. Si vous achetez une obligation aujourd’hui, 1,65 % sur les obligations américaines à 10 ans pourrait sembler intéressant, mais vous pouvez perdre ce taux avec une augmentation de 50 points de base, ou moins. »

Ainsi, surpondérez les obligations et, dans ce segment, sous-pondérez les obligations non gouvernementales, surpondérez les obligations de société et conservez une duration plus courte.

Entre-temps, pour régler le problème du pouvoir d’achat, optez pour les actions. Les sociétés ont un certain pouvoir de fixation des prix, ce qui signifie qu’elles peuvent augmenter leurs prix en fonction de l’inflation et, par conséquent, conserver leur valeur. M. Petursson a dit : « Si nous constatons une hausse de l’inflation et une érosion du pouvoir d’achat par suite d’une dévaluation monétaire, il faut surpondérer les actions par rapport à leur niveau historique. »

Certains segments du marché boursier s’en tireront mieux que d’autres, bien sûr. Dans le cadre de ses recherches, l’équipe de M. Petursson a déterminé que les actions canadiennes devraient mieux se comporter, car elles sont sensibles aux produits de base, tandis que les marchés émergents et les actions américaines à moyenne capitalisation sont également prêts pour une reprise.

Il y a des nuances sur le marché boursier que les conseillers devraient connaître. Retournez à la fin d’octobre, par exemple, lorsqu’il y a eu un changement de direction et que les actions technologiques ont dégagé un rendement inférieur à celui de l’indice et que les actions sensibles aux taux d’intérêt se sont mieux comportées.

« C’est là que se trouve le risque », a dit M. Petursson. « Le risque réside dans les actions de croissance coûteuses et de longue durée. Par « longue durée », j’entends les actions qui disent « j’ai une excellente idée aujourd’hui, mais le revenu réel ne sera pas réalisé avant cinq ans ». Elles seront très sensibles aux fluctuations des taux et de l’inflation. C’est là que nous continuerions de sous-pondérer les portefeuilles d’actions. »

Une grande partie du travail de M. Petursson consiste à aider les conseillers à relever ces défis. Il dirige l’équipe Stratégie des marchés des capitaux, qui a diverses responsabilités et compétences en matière de stratégie de placement dans de multiples catégories d’actif et régions. Il analyse et interprète l’économie ainsi que les marchés, et fournit des commentaires sur les stratégies et la répartition de l’actif. En cette période de confinement, l’opinion de l’équipe est en demande et son balado a été particulièrement populaire.

Pour contribuer à son programme de formation des épargnants, l’équipe Stratégie des marchés des capitaux a un portefeuille modèle, fondé sur la combinaison traditionnelle 60-40, qu’elle met à jour et révise tous les trimestres, et qu’elle utilise comme guide pour les conseillers.

Il est actuellement surpondéré en actions – dans l’attente d’occasions d’y ajouter des actions – et, surtout, il est établi dans une perspective sur 12 mois, ce qui permet aux conseillers d’avoir une idée claire de la manière dont ils pourraient définir leurs portefeuilles dans un an.

M. Petursson a dit : « Cela se prête bien à la façon dont un conseiller gère ses affaires, à la fréquence à laquelle il peut voir un client et à la fréquence à laquelle il peut et veut apporter des changements à son portefeuille. Nous le publions tous les trimestres, mais pendant de nombreux trimestres, nous n’apportons aucun changement, car nous sommes à l’aise avec la répartition de l’actif pour les 12 prochains mois. »

L’augmentation des taux d’intérêt entraîne généralement la diminution des cours obligataires. Plus la durée moyenne des obligations détenues dans un fonds est longue, plus le fonds risque d’être sensible aux fluctuations des taux d’intérêt. Le rendement d’un fonds fluctue en fonction de la variation des taux d’intérêt.

Le risque de change s’entend du risque que la fluctuation des taux de change ait un effet négatif sur la valeur des placements détenus dans un fonds.

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