Parce que vous avez demandé : numéro sur la COVID-19

Répondre à vos principales questions de placement en vue d’une reprise du marché

Apprendre d’hier, vivre pour aujourd’hui, espérer pour demain. L’important est de ne pas cesser de poser des questions.

— Albert Einstein

De nombreux investisseurs canadiens comptent sur les dividendes en actions pour générer un revenu, mais leur réduction, surtout en ce qui concerne les actions bancaires, suscite des inquiétudes. Quels sont les risques?

L’équipe Stratégie des marchés des capitaux est d’avis que les investisseurs canadiens n’ont pas à s’inquiéter de la réduction du dividende des cinq grandes banques. En fait, les dividendes des banques sont restés solides depuis 1940, sans aucune réduction. À l’heure actuelle, les Canadiens détiennent environ 90 % des actions bancaires – jusqu’à 50 % d’entre eux sont des particuliers qui comptent sur les dividendes comme source de revenu durable.

Les banques disposent d’autres moyens de diminuer les coûts avant d’envisager de réduire leur dividende. Si elles n’ont pas senti le besoin de le faire en 2008-2009, tandis que les banques américaines procédaient à de nombreuses réductions, les banques canadiennes sont à notre avis peu susceptibles d’y recourir cette fois-ci.

Si nous en arrivons à un point où les Canadiens sont nombreux à ne pas rembourser leurs prêts hypothécaires, l’incidence sur les banques ne sera pas aussi grande que bien des gens pourraient le craindre. En effet, les prêts hypothécaires risqués sont assurés par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) et ne figureraient pas comme une perte sur le bilan d’une banque.

Pourquoi semble-t-il que le marché n’a connu une reprise que dans quelques secteurs?

On croit à tort vivre une reprise partielle du marché, mais l’équipe Stratégie des marchés des capitaux la considère comme généralisée. Ce qui est surprenant, c’est la vitesse à laquelle le marché s’est redressé après le creux de mars, ce qui peut être attribué à l’assouplissement quantitatif de la Réserve fédérale américaine. À la mi-juin, le marché avait progressé d’environ 35 % par rapport au creux du 23 mars.

Bien que les géants technologiques comme Facebook, Amazon et Apple puissent faire les manchettes, tous les secteurs affichent de solides gains. Lorsque nous examinons l’indice S&P 500 à pondération égale par rapport à la capitalisation boursière, nous constatons que le rendement de la pondération égale est globalement semblable, ce qui laisse entendre que le marché n’est pas favorisé que par une poignée de titres. Les gains réalisés par rapport au creux ont été assez généralisés. Ce sont peut-être des nouvelles surprenantes pour de nombreux investisseurs, mais il s’agit vraiment d’une reprise plus générale du marché qui va au-delà du secteur des technologies.

Les mesures de relance ont été sans précédent en réaction à la COVID-19. Au Canada, le gouvernement fédéral a investi jusqu’à maintenant environ 60 milliards de dollars dans la Prestation canadienne d’urgence (PCU), et d’autres mesures de relance devraient être prises au cours des prochains mois. Quelle incidence cette dette aura-t-elle sur les placements?

Cela pourrait vous surprendre, mais les dettes d’État ont très peu d’incidence sur le rendement des marchés boursiers. Il pourrait y avoir une incidence sur les placements en obligations en cas de hausse importante des taux d’intérêt – habituellement lorsque les taux d’intérêt augmentent, la valeur des obligations diminue. Les banques centrales déploient des efforts pour s’assurer que les taux d’intérêt restent bas dans un avenir prévisible. Ainsi, bien que les niveaux d’endettement record puissent perturber certains secteurs de l’économie, l’histoire montre que les niveaux élevés d’endettement des gouvernements n’ont généralement pas d’incidence sur les placements. L’effet de l’endettement fédéral sur les taux d’imposition et les habitudes de consommation est une autre histoire.

Quelle est l’incidence prévue de l’endettement élevé du fédéral sur le dollar?

Compte tenu des niveaux sans précédent de mesures de relance financière et monétaire, le dollar américain pourrait s’affaiblir. Il semble y avoir une corrélation entre l’augmentation du déficit américain et l’affaiblissement du dollar américain. Les investisseurs canadiens détenant des titres libellés en dollars américains pourraient ressentir l’affaiblissement du dollar américain, mais nous ne pensons pas qu’il sera assez important pour effacer complètement les gains potentiels du marché boursier américain au cours des 18 prochains mois.

Pourquoi le dollar canadien a-t-il rebondi si fortement par rapport au dollar américain?

Au début de la pandémie, certains ont prédit une dépréciation du dollar canadien, autour de 0,60 $ US, ainsi qu’un ralentissement de l’économie dans son ensemble, les consommateurs étant plus endettés. Cependant, nous croyons que le dollar canadien est en grande partie une pétro-devise.

Lorsque les prix du pétrole ont chuté en territoire négatif en avril, le dollar canadien n’a pas fait de même, et nous pensons que c’est parce que personne ne croyait que les prix du pétrole demeureraient négatifs. La chute en territoire négatif en avril est considérée comme une anomalie causée par les spéculateurs et le stockage. Comme la demande de pétrole brut a chuté en raison de la pandémie de coronavirus, les stocks ont rapidement augmenté. Les niveaux de production ont donc été réduits, les prix du pétrole ont commencé à remonter et, durant tout ce temps, le dollar canadien est resté stable. Depuis, les prix du pétrole se sont bien redressés et nous nous attendons à ce qu’ils augmentent encore en raison du resserrement de l’offre et de l’augmentation de la demande.

Selon les données récentes de l’Agence internationale de l’énergie, si l’on compare l’offre et la demande de pétrole d’avril et de mai 2020 aux mêmes mois de l’an dernier, la demande n’a chuté que de 8 millions de barils par jour à l’échelle mondiale. Parallèlement, l’OPEP a réduit son offre de 6,6 millions de barils par jour et d’autres producteurs, comme les États-Unis, la Norvège et le Canada, ont réduit la leur de 4,7 millions de barils par jour. Nous croyons qu’il est possible que les prix augmentent davantage, que la demande soit plus forte et que l’offre diminue, à mesure que les activités reprendront un rythme plus normal et que les voyages s’intensifieront.

Au cours des 6 à 12 prochains mois, nos projections fondées sur la production et la demande fixent les prix du pétrole entre 40 $ US et 45 $ US le baril, le dollar canadien s’établissant entre 0,75 $ US et 0,77 $ US.

Pourquoi devrais-je investir dans des obligations à rendement élevé plutôt que dans des actions, et ai-je raté l’occasion?

Les obligations à rendement élevé peuvent être perçues comme un intermédiaire entre les actions et une position plus défensive. Les actions à rendement élevé subissent généralement 50 % de la baisse des actions et près de 100 % de la hausse lors de marchés baissiers en période de récession. Les obligations à rendement élevé peuvent aussi être utilisées à l’inverse, pour servir d’intermédiaire entre une position très défensive en obligations de base et les actions. À l’heure actuelle, le portefeuille modèle de l’équipe Stratégie des marchés des capitaux est composé à 60 % d’actions et à 40 % de titres à revenu fixe, et 15 % des obligations sont à rendement élevé.

Le rendement actuel sur un an d’une obligation à rendement élevé, qui est d’environ 7 %, peut être considéré comme un bon rendement pour un produit conçu pour faire contrepoids à la baisse. La protection est aussi en place en cas d’autres turbulences sur les marchés. Si vous envisagez d’utiliser les obligations à rendement élevé comme source de revenu, il y a encore de bonnes occasions dans ce secteur, la plupart des produits offrant des rendements de 5 % ou moins. Il est toutefois important de connaître les raisons pour lesquelles vous envisagez les obligations à rendement élevé. Est-ce pour le prix, le revenu, la plus-value du capital ou une combinaison de ces facteurs?

Quelle est l’incidence des enjeux politiques mondiaux sur les marchés monétaires?

Au cours de la dernière décennie, plusieurs conflits et situations ont pris beaucoup de place, y compris les tensions avec la Corée du Nord, l’épidémie d’Ebola en Afrique, l’invasion de la Crimée, pour ne nommer que celles-là. La réponse brève est que les enjeux géopolitiques n’ont habituellement pas de grande incidence sur le rendement du marché. Le défi réside dans la réponse émotive possible des investisseurs face aux manchettes, qui peut avoir une incidence sur leurs décisions de placement.

Aux États-Unis, où les élections présidentielles sont prévues pour novembre 2020, l’histoire montre que ce n’est pas tant le parti qui détient le siège présidentiel, le Congrès ou le Sénat, mais plutôt les politiques gouvernementales et l’évaluation du marché boursier qui tendent à être les principaux moteurs du rendement du marché. À long terme, l’occupant du bureau ovale a peu d’incidence sur les rendements du marché.

Quelques statistiques intéressantes proviennent de l’examen de la politique et des rendements du marché :

  • Au cours de la quatrième année du premier mandat d’un président, le rendement moyen de l’indice S&P 500 est d’environ 14 %.
  • La vigueur de l’économie contribue généralement à la réélection des présidents.
  • Mis à part les assassinats, les destitutions et les démissions, seuls deux présidents n’ont obtenu qu’un mandat depuis 1945 : Jimmy Carter (76-80) et George Bush père (88-92).
  • Une seule fois, un parti politique a obtenu trois mandats. C’était le parti républicain, Ronald Reagan ayant rempli deux mandats (80-88) et un pour George Bush père (88-92).

Il vaut la peine de rappeler que peu importe qui réside à la Maison-Blanche, chaque période de quatre ans présente ses propres défis en fonction des taux d’intérêt, des valorisations, de l’inflation et des politiques des banques centrales. Au-delà de la politique, ce sont les données fondamentales, les bénéfices et les valorisations qui alimentent le rendement du marché.

En fin de compte, ce qui fait grimper les cours boursiers, c’est la capacité d’une société à dégager un bénéfice, et il faudra du temps pour voir si les projections de bénéfices prises en compte dans la reprise du marché se réaliseront.

Selon l’épisode 38A du Balado acoustique sur les placementsPhilip Petursson, Kevin Headland et Macan Nia, de l’équipe Stratégie des marchés des capitaux de Manuvie, répondent à vos questions les plus courantes alors que nous entamons le deuxième semestre de 2020.

L’augmentation des taux d’intérêt entraîne généralement la diminution des cours obligataires. Plus la durée moyenne des obligations détenues dans un fonds est longue, plus le fonds risque d’être sensible aux fluctuations des taux d’intérêt. Le rendement d’un fonds fluctue en fonction de la variation des taux d’intérêt.

Le risque de change s’entend du risque que la fluctuation des taux de change ait un effet négatif sur la valeur des placements détenus dans un fonds.

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Kevin Headland, CIM

Kevin Headland, CIM, 

Co-stratège en chef des placements

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Macan Nia, CFA

Macan Nia, CFA, 

Co-stratège en chef des placements

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