Le recul du PIB canadien au quatrième trimestre n’est que le début

Le PIB canadien a progressé à un rythme annualisé de 0,4 % au quatrième trimestre, alors que les prévisions générales étaient de 1 % et les attentes de la Banque du Canada, de 1,3 %. En décembre, le PIB a reculé de 0,1 %, enregistrant sa troisième baisse en quatre mois. Le rapport ne contenait rien d’encourageant. À vrai dire, les moteurs de la croissance au quatrième trimestre qu’ont été les stocks (+1,5 %) et les exportations nettes (si les exportations nettes ont augmenté, c’est que les importations ont chuté encore plus fortement que les exportations) sont plutôt à double tranchant – ce ne sont pas ceux sur lesquels on voudrait que s’appuie la croissance économique. Les investissements des entreprises ont baissé de 10,9 % et la consommation des ménages a ralenti, son taux de croissance de 0,7 % étant le plus faible jamais enregistré depuis 2012, tandis que les investissements des entreprises ont fléchi de 14,7 % (leur plus grosse chute depuis 2008). Pour la première fois en près de trois décennies, le secteur de la construction a enregistré son septième recul mensuel consécutif.
L’auteur d’un article dont le titre se traduit par « La faiblesse du PIB, que personne n’avait prévue, indique que la croissance canadienne s’enlise », aurait peut-être dû écrire « … que personne ne voulait admettre ». En vérité, les signes étaient là, comme nous le soulignons depuis maintenant plusieurs mois. Des ventes d’automobiles aux ventes au détail, en passant par le logement, les prix du pétrole et la pression des taux d’intérêt (voir les graphiques ci-dessous), tous ces facteurs ont été pris en compte dans nos perspectives plus pessimistes et dans les risques de récession au Canada en 2019 que nous avons apparemment jugés plus importants que ce que bon nombre de personnes prévoyaient. Cela dit, nous estimons encore possible que l’économie canadienne passe à côté de la récession en 2019. Mais nous réitérons que les probabilités de récession en 2019 sont de 50 %, selon nous, et que la tendance n’est pas encourageante.
« Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. »
La situation incitera assurément la Banque du Canada à maintenir le statu quo la semaine prochaine, en s’abstenant de relever les taux d’intérêt. Nous pensons d’ailleurs qu’elle restera immobile en 2019. De plus, la Banque du Canada devra examiner soigneusement sa projection quant à la croissance du PIB en 2019, actuellement établie à 1,7 %. Nous ne sommes pas d’avis que les résultats médiocres du quatrième trimestre seront suivis d’un rebond dynamique au premier trimestre, car le Canada est aux prises avec des tensions combinées : le recul de la consommation, le ralentissement de l’activité sur le marché du logement et la faiblesse du secteur de l’énergie.
Pour les investisseurs, la question est en définitive de savoir ce que cela implique a priori pour le dollar canadien. Le huard est tombé à 0,7520 $ US vendredi, alors qu’il se situait juste au-dessus de 0,76 $ US jeudi à la clôture. Nous pensons qu’à court terme, il sera orienté à la baisse, sa corrélation avec l’écart entre les taux d’intérêt canadiens et américains à deux ans se rétablissant. Au cours du dernier mois, l’évolution du dollar canadien semble avoir été guidée par les prix du pétrole, alors que la relation avec les taux d’intérêt s’était brisée. La réalité de l’intervention – ou de l’absence d’intervention – de la Banque du Canada sur les taux passant au premier plan, les investisseurs pourraient commencer à anticiper la probabilité d’un élargissement de l’écart entre les taux à deux ans, sachant que la Banque du Canada pourrait être plus encline à maintenir, voire à réduire, les taux que la Réserve fédérale américaine.
Compte tenu du lien historique entre le huard, les taux et le pétrole, notre modèle de la juste valeur du dollar canadien laisse augurer un niveau de 0,73 $ US en cas de rétablissement du lien observé par le passé. À court terme, nous ne serions pas surpris que le taux de change entre le dollar canadien et le dollar américain atteigne à nouveau les creux de décembre. Au début de l’année, nous avions fixé la fourchette du dollar canadien de 0,72 à 0,76 $ US, puis nous en avons légèrement relevé les extrémités à 0,735 et 0,77 $ US en janvier. La possibilité de voir le dollar canadien atteindre l’extrémité supérieure de cette fourchette semble s’être nettement éloignée cette année, à moins que les cours du pétrole bondissent et franchissent la barre des 75 $ US le baril (ce que nous jugeons improbable). Par conséquent, la tendance à court terme risque de se situer vers le bas de la fourchette. De plus, sous réserve de la décision de la Réserve fédérale américaine à propos des taux, si Powell et ses camarades relèvent le taux des fonds fédéraux à une ou deux autres reprises, les perspectives du dollar canadien pourraient être plus sombres. Les investisseurs devraient être conscients du fait que le dollar canadien a peut-être déjà connu son sommet de l’année.
Graphique 1 – La corrélation entre les taux d’intérêt et le taux de change $ CA/$ US s’est brisée. Si elle se rétablit, le dollar canadien s’orientera vers le bas.
Graphique 2 – Le dollar canadien semble suracheté d’après notre modèle de la juste valeur.
Graphique 3 – Les ventes d’automobiles n’augurent rien de bon pour la consommation au Canada.
Graphique 4 – L’endettement des consommateurs canadiens prend-il finalement racine?
Graphique 5 – Les taux continueront de peser sur la consommation.
Graphique 6 – L’énergie restera un frein pour l’économie.
Renseignements importants
Renseignements importants
L’augmentation des taux d’intérêt entraîne généralement la diminution des cours obligataires. Plus la durée moyenne des obligations détenues dans un fonds est longue, plus le fonds risque d’être sensible aux fluctuations des taux d’intérêt. Le rendement d’un fonds fluctue en fonction de la variation des taux d’intérêt.
Le risque de change s’entend du risque que la fluctuation des taux de change ait un effet négatif sur la valeur des placements détenus dans un fonds.
Le présent document est réservé à l’usage exclusif des personnes ayant le droit de le recevoir aux termes des lois et des règlements applicables des territoires de compétence; il a été produit par Investissements Manuvie et les opinions exprimées sont celles d’Investissements Manuvie au moment de la publication, et pourraient changer en fonction de la conjoncture du marché et d’autres conditions. Bien que les renseignements et/ou analyses du présent document aient été compilés ou formulés à l’aide de sources jugées fiables, Investissements Manuvie ne donne aucune garantie quant à leur précision, leur exactitude, leur utilité ou leur exhaustivité, et n’accepte aucune responsabilité pour toute perte découlant de l’utilisation du présent document ou des renseignements et/ou des analyses qu’il contient. Les renseignements fournis dans le présent document, y compris les énoncés concernant les tendances des marchés des capitaux, sont fondés sur la conjoncture, qui évolue au fil du temps. Ces renseignements peuvent changer à la suite d’événements ultérieurs touchant les marchés ou pour d’autres motifs. Investissements Manuvie n’est nullement tenue de mettre à jour ces renseignements. Ni Investissements Manuvie, ni ses sociétés affiliées, ni leurs administrateurs, dirigeants et employés n’assument de responsabilité pour quelque perte ou dommage direct ou indirect, ou quelque autre conséquence que pourrait subir quiconque agit sur la foi des renseignements du présent document.
Tous les aperçus et commentaires sont de nature générale et ponctuelle. Quoiqu’utiles, ces aperçus ne remplacent pas les conseils d’un spécialiste en fiscalité, en placement ou en droit. Il est recommandé aux clients de consulter un spécialiste qui évaluera leur situation personnelle. Ni Manuvie, ni Investissements Manuvie, ni leurs sociétés affiliées, ni leurs représentants ne fournissent de conseils dans le domaine de la fiscalité, des placements ou du droit. Les rendements passés ne garantissent pas les résultats futurs. Le présent document a été préparé à titre informatif seulement et ne constitue ni une offre ni une invitation à quiconque, de la part d’Investissements Manuvie, à acheter ou à vendre un titre, non plus qu’il indique une intention d’effectuer une opération dans un fonds ou un compte géré par Investissements Manuvie. Aucune stratégie de placement ni aucune technique de gestion des risques ne peuvent garantir le rendement ni éliminer les risques. À moins d’indication contraire, toutes les données proviennent d’Investissements Manuvie.
Le présent commentaire reflète les opinions des sous-conseillers d’Investissements Manuvie. Ces opinions peuvent changer selon l’évolution du marché et d’autres conditions. La souscription de fonds communs de placement peut donner lieu à des commissions, à des commissions de suivi, à des frais de gestion et à d’autres frais. Veuillez lire le prospectus des fonds avant d’effectuer un placement. Les fonds communs de placement ne sont pas garantis, leur valeur liquidative varie fréquemment et les rendements passés peuvent ne pas se reproduire. Les Fonds Manuvie, les Catégories de société Manuvie et les Portefeuilles Leaders Manuvie sont gérés par Investissements Manuvie, division de Gestion d’actifs Manuvie limitée.