En cas de doute, la Boule magique 8 répond à toutes vos questions sur les placements

L’un de mes meilleurs souvenirs de Noël est celui où j’ai reçu une Boule magique 8, quand j’étais enfant – la vie était plus simple à l’époque. J’ai passé des heures (un peu trop, à vrai dire) à poser des questions à cette grosse boule en plastique, puis à la retourner pour découvrir la réponse qui apparaissait à sa surface. Récemment, en faisant le ménage parmi mes vieux cartons (chez mes parents), je suis tombé sur ce cher jouet de mon enfance. Je me suis demandé si la Boule magique 8 pouvait nous aider à répondre aux questions que nous nous posons à propos du marché. Les marchés boursiers mondiaux ont actuellement progressé d’environ 9 %, 10 % et 9 % d’après les indices S&P 500, S&P/TSX et MSCI Monde, depuis le début de l’année. Nous ne nous en rendons peut-être pas compte, mais nous avons bel et bien récupéré la moitié du terrain perdu lors de la correction. Posons à la bonne vieille Boule magique 8 les questions les plus courantes adressées à notre équipe au cours des deux dernières semaines. 

Est-ce qu’un nouveau dollar placé aujourd’hui vaudra plus dans un an?

C’est bien parti.

Au cours des 30 dernières années, le S&P 500 a traversé six marchés baissiers (recul de 20 % ou plus) durant une année civile. À chaque fois, sauf une, le marché s’inscrivait en territoire positif un an plus tard, en affichant un rendement moyen de 18 % par rapport à cette chute initiale de 20 %. L’analyse est la même s’il s’agit de corrections. Nos travaux font ressortir que 25 corrections par année civile (mesurées par une baisse de plus de 10 % par rapport au sommet antérieur) se sont produites depuis 1987. Dans 11 cas sur 25, le rendement 12 mois après le recul initial de 10 % était négatif. Dans neuf de ces cas, une récession approchait ou était en cours. Or, dans nos Perspectives 2019 publiées plus tôt cette année,, nous avons souligné que malgré le ralentissement économique mondial, le risque de récession mondial restait faible. Investir est une décision fondée sur des probabilités et quand des replis se produisent, l’histoire nous démontre que les investisseurs ont tout intérêt à tirer profit de la volatilité si elle survient en dehors des périodes de récession.

Ce tableau montre les six périodes durant lesquelles l’indice S&P 500 a chuté de 20 % ou plus dans une année civile. Ces périodes sont les suivantes : 1987, 1990, 2001, 2002, 2008 et 2009. Les marchés étaient tous positifs un an plus tard (sauf en 2001), avec un rendement moyen de 18 %. Sources: Bloomberg, Investissements Manuvie. Au 31 janvier 2019.

En 2010, dans un article intitulé « The equal importance of asset allocation and active management », Ibbotson, Xiong, Idzorke et Chen ont présenté les conclusions d’une étude des rendements sur 10 ans de plus de 5 000 fonds communs de placement qu’ils ont réalisée dans le but de mesurer l’importance relative de la répartition de l’actif. Les auteurs ont constaté que les trois quarts de la variation du rendement d’un fonds typique sont attribuables à l’évolution générale du marché, le reste provenant à peu près autant de la répartition de l’actif que de la gestion active. 

Nos travaux tendent à indiquer que les valorisations sont un facteur important du rendement relatif des catégories d’actif. L’un des indicateurs que nous utilisons est le rapport entre le ratio bénéfice/cours d’un marché et le taux d’inflation national (qui sert de référence pour les titres à revenu fixe). Or, le rapport entre le ratio bénéfice/cours du S&P 500 et l’inflation est de bon augure pour le taux de croissance annuel composé (TCAC) du S&P 500 sur les deux prochaines années, comme l’illustre le graphique ci-dessous. Notre modèle pour l’inflation aux États-Unis prévoit que le taux de croissance de l’indice des prix à la consommation (IPC) descendra vers 2 % en 2019, ce qui donnerait un TCAC de 5 à 9 % pour le S&P 500 sur les deux prochaines années. 

Ce graphique montre la prime de risque attribuée aux actions, de même que le taux de croissance annuel composé (TCAC) prévisionnel sur deux ans pour l’indice S&P 500, de 1971 à ce jour. Le ratio cours/bénéfices de l’indice S&P 500 (comme l’illustre la prime de risque attribuée aux actions) est satisfaisant compte tenu du taux d’inflation aux États-Unis. Cela est de bon augure pour le TCAC prévisionnel sur deux ans de l’indice qui, comme le montre le graphique, devrait augmenter à l’avenir. Sources: Bloomberg, Investissements Manuvie. Au 31 janvier 2019.

Le modèle de la Fed analyse la situation sous un autre angle, en comparant le ratio bénéfice/cours du S&P 500 et les obligations du Trésor américain à 10 ans. Le graphique à points ci-dessous montre que, dans le passé, lorsque l’écart de taux dépassait 3 %, le rendement a très rarement été négatif sur les 12 mois suivants. Le rendement médian a été d’environ 14 % depuis 1962. 

Ce graphique de dispersion illustre la relation qui existe entre le ratio bénéfice/cours de fin de mois de l’indice S&P 500 et le taux de rendement des obligations du Trésor à 10 ans, et les rendements futurs sur un an de l’indice S&P 500, entre 1990 à 2019. Le graphique tend à indiquer qu’un écart important entre le ratio bénéfice/cours et les rendements obligataires (3 % ou plus) est, la plupart du temps, suivi par des rendements positifs de l’indice boursier durant les 12 mois suivants. Sources : Bloomberg, Investissements Manuvie. Au 31 janvier 2019.

Les marchés boursiers toucheront-ils à nouveau le fond avant de s’élancer vers le haut?

Impossible à prévoir maintenant.

Nous sommes tombés sur plusieurs rapports externes selon lesquels les marchés redescendront jusqu’aux creux atteints en décembre. Ces prévisions ont été établies sous l’angle de l’analyse technique. Malgré les débats internes constructifs que nous avons au sein de notre équipe sur les vertus de l’analyse technique, nous sommes tous d’accord sur le fait qu’il existe autant de thèses annonçant que les marchés toucheront à nouveau le fond que de thèses affirmant le contraire. Qui faut-il écouter? À l’heure actuelle, à en juger par les fondamentaux et les valorisations, les marchés sont attrayants. Nous pourrions glisser, mais, dans chaque exemple de rechute présenté dans les rapports externes (1998, 2011 et 2016), les marchés ont en définitive gagné du terrain. Serons-nous un jour capables de prévoir l’évolution des marchés à la perfection? Certainement pas! Les marchés peuvent-ils fléchir? Certainement! Mais cela n’empêche pas notre équipe de reconnaître qu’ils sont actuellement attrayants. Comme le dit souvent Philip, « les marchés progresseront à partir d’ici ou de niveaux plus bas ».

« La théorie des probabilités n’est, au fond, que le bon sens réduit au calcul. » — Pierre Simon Laplace

Même si nous avons raison, les investisseurs en tireront-ils profit?

D’après mes sources d’information, non. 

La distorsion de récence est une puissante erreur cognitive qui nous fait croire que ce qui s’est produit va continuer de se produire. Nous pensons qu’il s’agit du biais cognitif le plus important, qui explique la différence entre le rendement du marché et celui d’un épargnant quelconque. C’est la dynamique en raison de laquelle je m’oppose aux conseillers souhaitant « attendre » la rechute « potentielle » avant d’investir. 

Si nous devions toucher à nouveau le fond, quelles sont les probabilités que les épargnants investissent en pratique? Certes, certains d’entre eux adhéreront à leur plan de placement, mais la majorité sera paralysée par le doute en période de liquidation massive et succombera à la distorsion de récence en attendant une embellie. Souvent, le marché se redresse rapidement et les épargnants se retrouvent coincés avec des liquidités qu’ils doivent ensuite investir alors les cours ont grimpé, ce qui les place finalement dans une situation pire que s’ils avaient laissé leur argent sur le marché. Le graphique ci-dessous illustre ce phénomène en suivant les rendements sur un an du S&P 500 et les souscriptions nettes de parts ou d’actions de fonds communs d’actions et de titres à revenu fixe et de FNB. Le message est clair : les décisions des investisseurs reposent sur les conditions antérieures du marché plutôt que sur ses perspectives d’avenir, ce qui les incite à vendre quand ils devraient acheter et à acheter quand ils devraient vendre. Nous pensons que ceux qui craignent les reculs du marché à court terme feraient mieux d’appliquer une stratégie d’achats périodiques par sommes fixes. L’histoire montre que malgré les ressacs potentiels à court terme, la plupart du temps, les marchés s’inscrivent en hausse un an plus tard. Comme l’illustrent les travaux d’Ibbotson, la décision la plus importante que puisse prendre un épargnant est d’« être présent » sur le marché. 

Ce graphique à barres et linéaire suit l’évolution des ventes de fonds commun de placement et de FNB (flux) comparativement à la moyenne mobile sur un de l’indice S&P 500, de 1998 à 2018. Le graphique permet de penser que les investisseurs hésitent à investir pendant les creux du marché, durant lesquels leurs placements seraient en fait en position optimale pour dégager un rendement à long terme. Sources: IFIC, Investissements Manuvie Au 31 janvier 2019.

L’augmentation des taux d’intérêt entraîne généralement la diminution des cours obligataires. Plus la durée moyenne des obligations détenues dans un fonds est longue, plus le fonds risque d’être sensible aux fluctuations des taux d’intérêt. Le rendement d’un fonds fluctue en fonction de la variation des taux d’intérêt. 

Le risque de change s’entend du risque que la fluctuation des taux de change ait un effet négatif sur la valeur des placements détenus dans un fonds.

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Kevin Headland, CIM

Kevin Headland, CIM, 

Co-stratège en chef des placements

Gestion de placements Manuvie

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Macan Nia, CFA

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Co-stratège en chef des placements

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