L’espoir n’est pas une stratégie de placement

Gérer les émotions en période de volatilité des marchés

D’après Les placements : Balado acoustique du 14 avril 2020, avec en vedette Philip Petursson, stratège en chef des placements, Gestion de placements Manuvie Canada, et Apollo M. Lupescu, vice-président, Dimensional Fund Advisors (DFA). Dimensional Fund Advisors LP est une société de placement mondiale de premier plan qui applique des concepts de la science financière aux marchés de l’investissement depuis 1981. DFA est un partenaire de Gestion de placements Manuvie et un sous-conseiller des FNB de Manuvie offerts au Canada.

La volatilité persistante des marchés continue de mettre tout le monde à rude épreuve, les contrats à terme sur le pétrole étant actuellement ce qui retient l’attention. Lors d’une récente conversation avec Philip Petursson, stratège en chef des placements, Gestion de placements Manuvie, Apollo M. Lupescu, de Dimensional Fund Advisors, a exprimé son point de vue sur les données fondamentales des placements et se penche sur les précédents chocs boursiers.

Titulaire d’un doctorat en économie de l’Université de Californie à Santa Barbara, M. Lupescu a l’habitude de donner des renseignements financiers très techniques, mais il préfère adopter une approche plus personnelle qui privilégie l’empathie.

 « Aucun d’entre nous n’est expert en tout, et je ne pense pas que nous devrions présumer que les personnes compétentes dans des professions différentes sont des experts de notre jargon », dit M. Lupescu. « Aujourd’hui, il est plus important que jamais que les conseillers et les gestionnaires de placements commencent par faire preuve d’empathie, parce que les émotions dictent une grande partie des décisions de leurs clients. Les gens veulent être entendus, ils veulent être compris et ils veulent quelqu’un qui valide leurs sentiments. »

Bien que de nombreux investisseurs puissent avoir l’impression d’être sur des montagnes russes en ce moment, M. Lupescu les met en garde contre les instincts qui pourraient leur nuire.

« Lorsque le marché baisse, vous avez peur et vous décidez peut-être de vendre. Lorsque le marché ne cesse de grimper, vous vous sentez mieux et vous pensez que vous devriez acheter. Toutefois, c’est exactement l’inverse qu’il faudrait faire», dit M. Lupescu.

Plutôt que de laisser les émotions dicter les décisions, les épargnants devraient obtenir l’aide d’un spécialiste.

« Les bons investisseurs achètent lorsque le marché baisse et vendent quand il grimpe, mais les émotions tendent à pousser les épargnants à faire exactement le contraire. Il peut être très difficile pour les épargnants d’y voir clair. C’est là qu’un conseiller peut faire la différence, dit M. Lupescu.

 Pour revenir à l’analogie des montagnes russes, M. Lupescu a dit que rester assis peut être effrayant, mais sauter avant que le train se soit immobilisé peut blesser.

« Lorsque j’ai commencé ma carrière, j’achetais et je vendais, particulièrement quand j’avais un peu peur, a dit M. Lupescu. Je pensais que vendre et garder des liquidités atténuerait le stress. Le problème, c’est que, assez rapidement, le stress d’avoir mon argent investi dans le marché a été remplacé par le stress de ne pas avoir investi. Je me demandais à quel moment retourner sur le marché. Pour moi, c’était plus stressant. »

En période de volatilité, la première chose à faire est de se référer à notre plan personnel.

« Créez un plan financier et établissez des objectifs financiers. Une fois que c’est fait, il pourrait être raisonnable pour vous d’investir dans des actions ou des obligations. Une fois que c’est fait, vous êtes sur la bonne voie », dit M. Lupescu.

Répercussions des politiques

Les élections présidentielles américaines étant prévues pour novembre 2020, il est intéressant de voir si cela pourrait avoir une incidence sur le marché boursier et le comportement des investisseurs. Curieux de le savoir, M. Lupescu a passé en revue les données de 23 années électorales et a constaté que le marché américain affichait en moyenne un rendement annuel de 9 % à 10 %.

Toutefois, après un examen plus approfondi, M. Lupescu a découvert que le marché avait chuté au cours de quatre des 23 années électorales.

« La première fois était en 1932. Le marché a reculé d’environ 8 %, c’était une année électorale aux États-Unis et c’était également la Grande Dépression. La deuxième fois, c’était en 1940. C’était aussi une année électorale, mais cette année-là, l’Europe a été envahie et la perspective d’une guerre mondiale était élevée. La troisième fois a eu lieu 60 ans plus tard, en 2000. Et si vous vous souvenez bien, c’est en 2000 qu’a eu lieu le krach des actions technologiques. Des élections ont eu lieu cette année-là, mais il y a eu aussi explosion de la bulle technologique. La dernière fois que le marché boursier a enregistré un rendement négatif lors d’une année électorale fut en 2008, lors de la grande crise financière. En d’autres termes, quand on regarde les quatre années électorales pendant lesquelles le marché a chuté, il y avait des choses beaucoup plus importantes que les élections qui se passaient dans le monde » dit M. Lupescu.

D’autre part, cela fait-il une différence que le président soit un républicain ou un démocrate? D’après les recherches de M. Lupescu, le rendement annuel moyen ne donne aucune indication.

« La valeur fondamentale d’une société provient de ses bénéfices, et les bénéfices sont beaucoup plus liés à ses propres produits, à sa propre stratégie, à la façon dont elle la met en œuvre et à ce que font ses concurrents. Lorsqu’il est question du marché, il y a plus de choses à prendre en considération que l’appartenance politique du locataire de la Maison-Blanche » dit M. Lupescu.

L’avenir

Alors que la pandémie continue de perturber tout ce qui nous est familier, M. Lupescu nous invite à rester optimistes, à réfléchir à la façon dont les événements extraordinaires du passé ont suscité des occasions et poussé les marchés à la hausse.

« En 1973, l’embargo pétrolier de l’OPEP a créé un choc systémique, car soudainement, il n’y avait plus de pétrole. Les États-Unis dépendaient du pétrole étranger, et les gens faisaient des files de plusieurs kilomètres pour acheter de l’essence. Les journaux ont décrit cette situation comme étant sans précédent et l’économie a été durement touchée, car les États-Unis dépendaient de ces pays étrangers pour son approvisionnement en pétrole. Quarante ans plus tard, les États-Unis sont devenus le plus grand producteur de pétrole, et les voitures énergivores sont maintenant beaucoup plus économes en carburant. »

Les difficultés créées sur le marché par la pandémie de COVID-19 s’apparentent à la volatilité créée par la Seconde Guerre mondiale.

« En 1940, le rendement des quatre dernières années avait été négatif, le monde connaissait un carnage avec des millions de morts et des villes détruites. Oubliez les consommateurs, oubliez les chaînes d’approvisionnement, les gens se demandaient ce qu’ils allaient faire maintenant. Je ne peux même pas imaginer à quel point il devait être difficile de décider d’investir ou pas. Beaucoup plus qu’aujourd’hui. Et pourtant, ce qui est remarquable, c’est que de 1941 à 1945, l’indice S&P 500 a dégagé un rendement moyen de plus 17 % par année, et ce, pendant les jours les plus sombres de la génération de nos parents. Et, 17 % est un rendement bien supérieur à la norme historique. »

Cela a été possible grâce à l’innovation et aux occasions.

« Tant que les marchés seront libres, les sociétés tenteront de trouver des occasions et les investisseurs en titreront les rendements. Les entreprises trouveront les occasions, affirme M. Lupescu. Nous voyons des distilleries passer des spiritueux au désinfectant pour les mains; les constructeurs automobiles se mettent à fabriquer des appareils de ventilation. Cela me rend optimiste. »

L’augmentation des taux d’intérêt entraîne généralement la diminution des cours obligataires. Plus la durée moyenne des obligations détenues dans un fonds est longue, plus le fonds risque d’être sensible aux fluctuations des taux d’intérêt. Le rendement d’un fonds fluctue en fonction de la variation des taux d’intérêt.

Le risque de change s’entend du risque que la fluctuation des taux de change ait un effet négatif sur la valeur des placements détenus dans un fonds.

Le présent commentaire reflète les opinions du sous-conseiller de Gestion de placements Manuvie. Ces opinions peuvent changer selon l’évolution du marché et d’autres conditions.

Les opinions exprimées sont celles de Gestion de placements Manuvie au moment de leur publication et elles pourraient changer en fonction de la conjoncture du marché et d’autres conditions. Bien que les analyses et renseignements présentés dans le présent document aient été compilés ou formulés à l’aide de sources jugées fiables, Gestion de placements Manuvie ne donne aucune garantie quant à leur précision, à leur exactitude, à leur utilité ou à leur exhaustivité, et n’accepte aucune responsabilité pour toute perte découlant de l’utilisation du présent document ou des renseignements et analyses qu’il contient. Gestion de placements Manuvie n’est nullement tenue de mettre à jour ces renseignements. Ni Gestion de placements Manuvie, ni ses sociétés affiliées, ni leurs administrateurs, dirigeants et employés n’assument de responsabilité pour quelque perte ou dommage direct ou indirect, ou quelque autre conséquence que pourrait subir quiconque agit sur la foi des renseignements du présent document.

Tous les aperçus et commentaires sont de nature générale et ponctuelle. Quoiqu’utiles, ces aperçus ne remplacent pas les conseils d’un spécialiste en fiscalité, en placement ou en droit. Il est recommandé aux clients de consulter un spécialiste qui évaluera leur situation personnelle. Ni Manuvie, ni Gestion de placements Manuvie limitée, ni Gestion de placements Manuvie, ni leurs sociétés affiliées, ni leurs représentants ne fournissent de conseils dans le domaine de la fiscalité, des placements ou du droit. Les rendements passés ne garantissent pas les résultats futurs. Le présent document a été préparé à titre indicatif seulement et ne constitue ni une offre ni une invitation à quiconque, de la part de Gestion de placements Manuvie, à acheter ou à vendre un titre, non plus qu’il indique une intention d’effectuer une opération dans un fonds ou un compte géré par Gestion de placements Manuvie. Aucune stratégie de placement ni aucune technique de gestion des risques ne peuvent garantir le rendement ni éliminer les risques. À moins d’indication contraire, toutes les données proviennent de Gestion de placements Manuvie.

Manuvie, Gestion de placements Manuvie, le M stylisé et Gestion de placements Manuvie & M stylisé sont des marques de commerce de La Compagnie d’Assurance-Vie Manufacturers et sont utilisées par elle, ainsi que par ses sociétés affiliées sous licence.

Kevin Headland, CIM

Kevin Headland, CIM, 

Co-stratège en chef des placements

Gestion de placements Manuvie

Lire la bio
Macan Nia, CFA

Macan Nia, CFA, 

Co-stratège en chef des placements

Gestion de placements Manuvie

Lire la bio