Les marchés émergents et les arguments en faveur de l'investissement durable

Les marchés émergents ont grand besoin de capitaux axés sur le développement durable. Au moyen de trois études de cas, nous soulignons les occasions axées sur l’atténuation des risques environnementaux, sociaux et de gouvernance et l’adaptation à ces facteurs.

Points à retenir

  • Pour les investisseurs axés sur l’atténuation des risques climatiques et sociaux à l’échelle mondiale, les marchés émergents offrent, selon nous, certaines des occasions de placement les plus appréciables au monde.
  • Nous constatons que les sociétés des marchés émergents rivalisent actuellement avec leurs homologues des marchés développés sur le plan de la sophistication des pratiques dans le domaine du développement durable et du potentiel de croissance.
  • En offrant l’expertise de Gestion de placements Manuvie en matière de développement durable aux sociétés des marchés émergents, nous cherchons à accélérer leur réussite, accroître la résilience de nos portefeuilles et aider nos clients à obtenir des résultats plus durables.

Les marchés émergents concentrent les risques et les occasions liés aux facteurs ESG

En 2019, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a déclaré : « La réalité en matière d’énergie propre a changé. Les principales économies émergentes du monde – comme la Chine, l’Inde et plusieurs autres – se retrouvent au cœur de la transition vers les énergies propres ». En fait, globalement, l’Asie, qui domine l’indice MSCI Marchés émergents, domine également en termes d’investissement dans les sources d’énergie à faibles émissions de carbone1. La Chine, à elle seule, fabrique 80 % des cellules photovoltaïques2 au monde et 20 des 33 principaux fournisseurs d’éoliennes sont asiatiques3.

Cette participation significative dans les capacités de production d’énergie verte est plus que bienvenue pour les marchés émergents – ou le monde entier – car l’Asie devrait représenter plus des deux tiers de la nouvelle demande mondiale d’énergie dans les 20 prochaines années, une période clé pour lutter contre les changements climatiques4. Actuellement, la Chine consomme environ la moitié de la quantité mondiale d’acier, de cuivre, d’aluminium et de ciment, et elle possède le plus important parc de centrales au charbon au monde. Au cours des deux prochaines décennies, la décarbonisation de divers secteurs offrira probablement d’excellentes occasions à ceux qui investissent dans les marchés émergents. Cependant, le montant total des investissements dans des entreprises durables devra augmenter considérablement si l’on veut que la croissance des marchés émergents bénéficie de perspectives positives à long terme5.

Nous observons un profil similaire d’occasions et de risques émergeant dans d’autres facteurs environnementaux et, par extension, sociaux. L’Asie représente environ 60 % de la population mondiale et utilise 63 % des matières premières6 à l’échelle mondiale; son territoire couvre la moitié des points névralgiques en matière de biodiversité7 du monde et un nombre démesuré de problèmes à conséquences potentiellement catastrophiques en matière de pénurie d’eau8. Les mégapoles côtières d’Asie sont particulièrement vulnérables à l’élévation du niveau de la mer; par conséquent, selon les estimations, les populations asiatiques sont 25 fois plus susceptibles d’être touchées par des catastrophes naturelles que les populations en Europe9.

Les investisseurs sont attirés par les marchés émergents en raison du potentiel de croissance qu’ils représentent. Cependant, si la coordination des politiques, des pratiques et des investissements en matière de climat est un échec collectif, la croissance des marchés émergents elle-même ne fera que précipiter un avenir décevant et douloureux de perturbations structurelles continues.

Asie devrait représenter plus des deux tiers de la nouvelle demande mondiale d’énergie dans les 20 prochaines années, une période clé pour lutter contre les changements climatiques.

Décalage des investissements mondiaux

Comme nous pouvons le constater, les investisseurs semblent accorder la priorité aux défis systémiques comme les changements climatiques. Les signataires des Principes pour l’investissement responsable (PRI) représentent maintenant plus de 100 000 milliards de dollars américains d’actifs gérés10, un tiers de l’actif géré mondial étant également affecté à l’élimination des émissions nettes11.

Malgré cet engagement impressionnant, il y a un décalage entre le capital affecté à la résolution des problèmes systémiques et les endroits où il est sans doute le plus nécessaire. Morningstar a calculé qu’au 31 mars 2021, les fonds durables dans la région Asie-Pacifique ne représentaient que 4 % des actifs mondiaux d’investissement durable à l’échelle mondiale et seulement 1,8 % en Asie, hors Japon et hors Australie et Nouvelle-Zélande12. Parallèlement, l’Europe représentait 81,9 % des actifs d’investissement durable, même si l’UE-28 était responsable de moins de 10 % des émissions mondiales en 2017, chiffre qui devrait encore diminuer.

Cela nous amène à formuler deux observations clés : premièrement, l’investissement dans les occasions durables des marchés émergents est effectivement insuffisant et, deuxièmement, la probabilité d’avoir une incidence, pour la majeure partie des capitaux durables au monde, est beaucoup plus faible qu’elle le serait si elle était davantage axée sur l’Asie-Pacifique. Nous pensons que les marchés et l’évolution de la réglementation pourraient contribuer à corriger cette situation au fil du temps, mais l’ampleur des occasions actuelles ne fait que se préciser, à notre avis.

La probabilité pour la majeure partie des capitaux investis dans le développement durable à l’échelle mondiale d’avoir un impact est beaucoup plus faible que si ces capitaux étaient davantage axés
sur l’Asie-Pacifique.

Les sociétés des marchés émergents donnent la priorité au développement durable

Bien que la préférence pour le pays d’origine explique en partie le décalage entre le capital durable et les effets qu’il cherche à avoir, ce décalage peut aussi être attribuable à certaines croyances biaisées entourant la gouvernance des marchés émergents, comme quoi, premièrement elle manquerait de transparence, de surveillance et d’harmonisation réglementaire sur l’ensemble des régions et, deuxièmement, les sociétés d’État seraient exagérément axées sur le renforcement de leur souveraineté plutôt que sur le respect d’une concurrence internationale loyale13. Bien que cette critique de la différenciation des marchés émergents puisse parfois sembler justifiée, particulièrement en raison des différences de juridictions, en tant qu’investisseurs actifs, nous comprenons que la diversité des marchés émergents est une source d’occasions. En tenant compte de l’incidence que les placements potentiels des marchés émergents peuvent avoir sur le risque systémique, nous pensons que l’investissement durable dans cette catégorie d’actif est particulièrement pertinent.

Dans les paragraphes qui suivent, nous présentons ces observations au moyen de trois études de cas portant sur trois secteurs : les métaux et l’exploitation minière, les biens de consommation de base et les services financiers. Notre objectif dans les deux premiers exemples est de démontrer la progression des sociétés des marchés émergents sur le plan des pratiques en matière de développement durable, et pour le deuxième exemple, en particulier, de faire le rapprochement entre le développement durable et l’accroissement de la valeur de la marque par rapport aux concurrents internationaux et locaux. Selon nous, ces sociétés de premier ordre cherchent à prendre une position de chef de file en matière de développement durable dans leurs segments de marché ou à résoudre activement un problème de développement durable. Dans notre troisième exemple, nous discutons d’un cas où une société des marchés émergents souhaite adopter des pratiques plus durables dans ses activités et nous soulignons certains aspects de notre engagement auprès de la société pour aider à accélérer ses progrès.

Une société minière sud-africaine et l’économie de l’hydrogène

Notre premier exemple est celui d’une société minière (société A) dont le portefeuille comprend des métaux du groupe des platineux : cuivre, minerai de fer et charbon métallurgique (utilisés dans la fabrication de l’acier). Grâce à son programme différencié de neutralité carbone, la société se démarque tant par ses plans ambitieux de réduction des émissions que par sa bonne position pour participer aux marchés de l’énergie renouvelable du futur, que nous pourrions appeler l’économie de l’hydrogène.

Donner suite aux promesses d’exploitation durable

Pour ce qui est des émissions de portée 1 et 2 de la société A, la direction établit des cibles ambitieuses et détaillées pour atténuer toutes les principales formes d’émissions. Par exemple, elle étudie différentes techniques de récupération pour réduire les émissions de méthane fugitif libéré sur ses sites de production de charbon métallurgique. En ce qui concerne ses émissions attribuables à la consommation de diesel, la direction prévoit déployer des véhicules lourds fonctionnant à l’aide de piles à hydrogène, le premier véhicule devant être livré d’ici la fin de l’année 2021. Fait important, l’hydrogène des piles proviendra de l’énergie solaire produite sur place.

Les progrès initiaux étant en bonne voie dans le domaine de ces émissions, la société A s’attaque également au bloc le plus important d’émissions provenant de son réseau d’approvisionnement en électricité. Notamment, ses actifs situés en Amérique du Sud passeront à l’électricité entièrement renouvelable entre 2021 et 2022, et ses actifs des autres régions devraient en faire autant. La société A se départit également de ses actifs de charbon thermique de façon responsable. 

De plus, elle est à l’avant-garde de l’adoption de nouvelles technologies pour améliorer l’efficacité et réduire à la fois la consommation d’eau et son empreinte carbone. Elle utilise l’énergie à micro-ondes pour traiter les minerais, augmentant ainsi le débit et la récupération, et des enveloppes de capteurs à fibre optique qui entourent les canalisations pour modéliser dynamiquement le flux des métaux. La réduction de l’intensité hydrique des activités minières est un enjeu crucial pour les sociétés minières, tant pour conserver leur permis d’utilisation de l’eau dans les territoires clés, comme la mine de cuivre en zone verte de la société A au Pérou, que pour réduire la probabilité de catastrophes liées aux digues à résidus. Grâce à cette combinaison de l’amélioration de l’efficacité et de la réduction de l’impact environnemental de l’exploitation minière, les mesures de la société A profitent tant aux actionnaires qu’à l’environnement.

Le secteur de l’exploitation minière a parfois du mal à se libérer de sa mauvaise réputation, parfois méritée, car il a été associé à des événements dévastateurs pour les travailleurs et les collectivités locales. Même en cette ère de surveillance accrue des activités durables, les sociétés du secteur des métaux et de l’exploitation minière ont causé de graves dommages en raison des bouleversements des collectivités rurales, de l’épuisement des ressources en eau et de la pollution sous diverses formes. D’après nous, la société A, en tant que modèle exemplaire pour les sociétés minières mondiales, possède un plan crédible d’exploitation durable.

Bien placée pour profiter de l’économie de l’hydrogène

Bien que la baisse du prix des énergies renouvelables par rapport à celui des combustibles fossiles soit très louable, le problème de l’intermittence ou de la fiabilité des énergies solaire et éolienne qui sont soumises à des conditions météorologiques a eu tendance à empêcher la montée en flèche des énergies renouvelables. C’est là que les progrès technologiques liés à l’hydrogène offrent une solution potentielle.

Selon nous, dans le contexte actuel, le marché de l’hydrogène connaît une évolution à deux volets : le premier comme un moyen pour les secteurs comme celui de l’acier de se décarboniser et le deuxième comme un moyen de stocker l’énergie générée par les énergies renouvelables. Des éléments comme le platine sont des actifs essentiels pour la société A et ils peuvent être utilisés aussi bien dans les électrolyseurs (transformant l’électricité en hydrogène) que dans les piles à combustible (transformant l’hydrogène en électricité).

Les énergies renouvelables devenant une composante de plus en plus importante et de plus en plus abordable de la production d’énergie, le stockage de l’énergie renouvelable au moyen de l’hydrogène est une solution révolutionnaire au problème de l’intermittence des énergies renouvelables. En utilisant l’électrolyse pour transformer l’électricité en hydrogène, l’énergie renouvelable peut ensuite être stockée de façon économique dans des cavernes de sel (qui peuvent être créées manuellement si les conditions géologiques le permettent, comme c’est le cas dans des endroits comme l’Écosse). Il ne s’agit pas d’une nouvelle technologie de stockage, car les cavernes de sel sont utilisées pour le stockage du gaz depuis des décennies partout dans le monde14, mais leur utilisation dans le secteur des énergies renouvelables sera plus novatrice.

La science de l’économie de l’hydrogène

L'infographie décrit ce qu'il faudrait en termes de subventions pour rendre le coût de l'hydrogène vert compétitif par rapport aux combustibles fossiles, notamment le charbon à coke, le gaz naturel et le diesel. Dans l'hypothèse de subventions cumulées de 150 milliards de dollars jusqu'en 2030, le développement de l'hydrogène en tant que source de carburant pourrait ramener son prix à 15 dollars par million de British Thermal Units (Btu). Ce coût pourrait encore baisser d'ici 2050 pour atteindre 7,4 dollars par million de Btu. À ces niveaux de prix, l'hydrogène pourrait remplacer le charbon à coke, utilisé dans la production d'acier, dans l'hypothèse d'un prix du carbone de 50 dollars par tonne métrique d'émissions de CO2 ; le gaz naturel pour la production d'électricité, dans l'hypothèse d'un prix du carbone de 32 dollars par tonne métrique d'émissions de CO2 ; et le diesel pour les moteurs à combustion interne des camions d'ici 2031 à 2034.

Source : BloombergNEF, « Hydrogen Economy’ Offers Promising Path to Decarbonization », 30 mars 2020. L’hydrogène propre fait référence à l’hydrogène renouvelable et à faible teneur en carbone (provenant de combustibles fossiles avec stockage du carbone).

Les projets d’hydrogène en cavernes de sel pourraient alors devenir des plaques tournantes de la distribution d’hydrogène comme source d’électricité selon les besoins, et l’hydrogène pourrait être brûlé dans des centrales à gaz. Bien sûr, la combustion de ce carburant ne produit aucune émission de carbone, et le seul sous-produit est l’eau. À long terme, cela pourrait aider à sauver ce qui aurait autrement été des infrastructures abandonnées (p.ex., les pipelines de gaz naturel, qui peuvent transporter de l’hydrogène, et les centrales de production d’électricité au gaz naturel, qui peuvent brûler de l’hydrogène proprement). Compte tenu de la portabilité de l’hydrogène sous forme d’ammoniac, les pays riches en énergie renouvelable,comme l’Afrique, l’Amérique latine et l’Australasie, pourraient éventuellement devenir de grands exportateurs d’énergie renouvelable.

Selon nous, la société A pourrait devenir un producteur de produits de base essentiels pour la chaîne d’approvisionnement de l’hydrogène vert (hydrogène créé au moyen d’électrolyseurs et d’énergie entièrement renouvelable), le développement de piles à hydrogène, la production d’engrais, la fabrication d’acier durable et les économies liées au stockage et au transport de l’énergie renouvelable. Surtout, nous pensons que cette société pourrait aider à développer cette nouvelle économie de l’énergie à grande échelle.

Une société de consommation de base ciblant la classe moyenne la plus importante et à croissance la plus rapide au monde

Si, comme le dit l’AIE, il y a une nouvelle réalité dans le secteur de l’énergie propre, les changements démographiques à long terme continuent de créer de nouvelles réalités à un rythme effréné pour presque tous les secteurs de l’économie asiatique. En 2020, on estimait que 2 milliards de personnes faisaient partie de la classe moyenne asiatique, mais ce nombre devrait passer à plus de 3 milliards d’ici 203015. Les répercussions de cette croissance dans les domaines de la nutrition, des soins de santé, des normes du travail et des préférences des clients ne seront rien de moins que révolutionnaires.

Émergence de la classe moyenne asiatique

Part (%, estimation) de la classe moyenne mondiale par region

Les deux graphiques en forme de beignet illustrent la répartition régionale de la classe moyenne mondiale en 2020 et en 2030. En 2020, la composante la plus importante se trouve en Asie-Pacifique, avec 54 %, suivie de l'Europe (20 %), des Amériques (17 %), du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (6 %) et de l'Afrique subsaharienne (4 %). D'ici 2030, on estime que la part de l'Asie-Pacifique dans la classe moyenne sera passée à 65 %, suivie de l'Europe (en baisse à 14 %), des Amériques (en baisse à 13 %), du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (en baisse à 5 %) et de l'Afrique subsaharienne (en baisse à 4 %).

Sources : Brookings Institution, Forum économique mondial, juillet 2020. La classe moyenne est composée des ménages gagnant un revenu allant de 11 $ US à 110 $ US par jour (PPA) en 2011. 

Notre prochain exemple est celui d’une société sud-coréenne de produits cosmétiques et de soins personnels (société B) qui est au cœur d’un certain nombre de tendances à long terme en Asie (croissance de la classe moyenne, urbanisation, sophistication et numérisation). La durabilité peut être considérée comme une cinquième tendance, bien qu’elle ne soit pas encore aussi courante dans le segment des cosmétiques et des soins personnels dans lequel la société B est présente. Dans ce cas-ci, nous pensons que l’avantage concurrentiel de la société B réside en partie dans sa capacité à progresser sur la courbe du développement durable.

Un solide profil de facteurs ESG qui se renforce encore

Selon nous, la société B démontre depuis plusieurs années qu’elle prend le développement durable très au sérieux. Cela fait longtemps que nous lui accordons des notes élevées pour ce qui est des facteurs ESG et cela pour diverses raisons; mais avant tout, parce qu’elle fournit de l’information fiable dans un rapport sur le développement durable. Alors que peu de concurrents l’ont déjà fait, la société B offre des processus clairement définis en matière de gouvernance et de développement de produits de consommation, ainsi que des stratégies et des cibles en matière de santé et de sécurité, d’emballage plus durable et de transparence de sa chaîne d’approvisionnement.

La société B a également une longueur d’avance sur de nombreux concurrents internationaux, sans parler des marques locales dans des marchés clés comme la Chine, grâce à l’utilisation de solutions de rechange aux tests sur les animaux pour évaluer la sécurité des produits, y compris des tests de pointe sur la toxicité, les allergies et la phototoxicité. Une exigence locale en Chine concernant les essais sur les animaux pour les cosmétiques et les produits de soins personnels importés a constitué un obstacle, mais cette réglementation a maintenant été assouplie pour les produits à usage général. À la suite de cet assouplissement de la réglementation, nous pensons que la société B est bien placée pour fournir des certificats de sécurité qui permettront de répondre aux exigences des autorités locales chinoises dans le domaine de l’évaluation de la sécurité.

Distribution par l’intermédiaire des « Daigou » et droits de la personne

Pour les sociétés de luxe étrangères qui vendent leurs produits à des consommateurs chinois nouvellement riches, il existe plusieurs modes de vente. Le premier est la vente traditionnelle en magasin, le deuxième est la vente en ligne et le troisième est une caractéristique culturelle unique de ventes hors taxes en Chine. Il s’agit principalement d’acheteurs ou de syndicats d’acheteurs en gros, connus sous le nom de « Daigou » qui opèrent à petite échelle en achetant des produits de luxe à l’étranger pour les poster ou les livrer physiquement en Chine à des fins de revente. On estime à 20 millions le nombre de Daigou en exercice aujourd’hui et les marques de luxe, y compris les cosmétiques vendus par la société B, sont au cœur de ce réseau de distribution. Ces intermédiaires sont responsables d’une grande partie des achats de produits de luxe étrangers utilisés par les consommateurs chinois16.

Une caractéristique particulière de l’approche de la société B à l’égard de tous ses canaux commerciaux est son intérêt déclaré pour la protection des droits de la personne sur l’ensemble de sa chaîne d’approvisionnement. Comme indiqué dans son rapport de responsabilité sociale de 2019, la société a réalisé une étude d’impact auprès de plusieurs intervenants, y compris les employés, les fournisseurs, les clients et les collectivités locales. En s’interrogeant sur des problèmes aussi variés que la sécurité au travail, la prestation de services de santé mentale aux employés (y compris aux partenaires des boutiques hors taxes) et la violation des droits de la personne dans la production et l’approvisionnement de l’huile de palme (un ingrédient clé dans les cosmétiques et les produits d’hygiène personnelle), la société B met en évidence un lien crédible et complet entre les risques sociaux, la gestion du capital humain et sa stratégie commerciale à long terme.

Le financement durable s’implante en Russie

Notre troisième exemple est celui d’une société russe de services bancaires et financiers (société C) dont le siège social est à Moscou. Dans le cadre des entretiens individuels de Gestion de placements Manuvie avec la société C, leur direction a exprimé son intérêt pour l’élaboration d’une politique sur les facteurs ESG et le développement durable et a sollicité nos conseils. La société a indiqué que son principal objectif était de faire du développement durable une compétence de base. Dans la communication qui en a résulté, les membres de notre équipe des actions des marchés émergents ont collaboré avec ceux de notre équipe ESG des marchés publics pour faire des suggestions stratégiques à la société C afin d’aider la direction à élaborer une politique relative aux facteurs ESG axée sur l’avenir.

Au-delà des critères habituels d’évaluation des facteurs ESG

Selon notre expérience, les fournisseurs de données ESG mettent l’accent sur quatre composantes de la gouvernance des sociétés bancaires : l’indépendance, la diversité, l’audit et la rémunération. Bien que nous ayons encouragé la société C à inclure ces éléments dans ses documents d’information, nous avons encouragé la direction à aller au-delà de ces questions, notamment en élaborant des politiques de grande portée concernant l’accès au financement, la protection financière des consommateurs et les activités de financement environnemental.

En prenant l’exemple du financement environnemental, nous avons suggéré deux domaines de développement.

1 Accent sur les entreprises vertes

Le contexte réglementaire des activités de la société C comprend le Règlement sur la divulgation des renseignements sur la finance durable, qui rend obligatoire la divulgation des données sur les facteurs ESG pour les gestionnaires d’actifs et d’autres participants aux marchés des capitaux. À titre d’exemple de diligence raisonnable rigoureuse, nous avons attiré l’attention de la société C sur une grande banque américaine qui avait entrepris une analyse complète de ses activités de financement environnemental. Dans le cas de la société C, nous avons suggéré qu’une telle analyse inclue la compilation d’une base de données sur les émissions de carbone des entreprises de tous les secteurs, en notant les sociétés qui sont en avance ou en retard sur leurs cibles d’émissions ainsi que leur impact environnemental. Nous avons expliqué que, même si un projet similaire pouvait s’avérer titanesque pour la société C, il pourrait s’agir d’une étape déterminante vers la compréhension des risques environnementaux et des occasions potentiels sur l’ensemble de sa chaîne de valeur financière et une étape nécessaire vers la participation à l’importante initiative financière mondiale décrite ci-après.

2 Projets de collaboration

La société C a adhéré aux Principes pour une banque responsable des Nations Unies, et nous l’avons encouragée à aller plus loin en adhérant à l'alliance bancaire Zéro Émission Nette (Net Zero Banking Alliance). Ce forum organisé par l’ONU regroupe différentes initiatives financières dans le but de favoriser une meilleure coordination des efforts du secteur des services financiers pour accélérer les progrès vers une transition à faible émission de carbone. Les signataires de l’alliance, qui comptait initialement 43 des plus grandes banques au monde, se sont engagés, entre autres, à établir un ensemble de cibles nettes d’émissions zéro fondées sur des données scientifiques, ainsi que des cibles sectorielles pour la totalité ou une grande majorité des secteurs à forte intensité de carbone.

Trouver des sociétés viables et bien positionnées dans les marchés émergents est la tâche à accomplir

Les marchés émergents, en particulier l’Asie, sont relativement exposés à un large éventail de risques climatiques et sociaux. Pourtant, les caractéristiques fondamentales sous-jacentes qui contribuent à ces enjeux, y compris la croissance de la classe moyenne et les taux relativement élevés du développement économique, sont également ce qui rend la région si intéressante du point de vue des placements. Cela rend l’investissement durable en Asie particulièrement urgent et intéressant et souligne l’importance de cerner les principaux risques et les sociétés qui contribuent le plus à résoudre ou à atténuer les problèmes systémiques ou à s’y adapter.

1 AIE, 4 juin 2019. 2 Forbes, 14 mars 2021. 3 Saur Energy International, 9 juillet 2020. 4 « Can Solar Power Compete With Coal? » Wall Street Journal, 17 février 2020. 5 « China’s Net-zero Ambitions », AIE, 29 octobre 2020. 6 « GO4SDGs Launches in Asia-Pacific to boost resource efficiency and sustainable consumption », 21 avril 2021. 7 Programme des Nations Unies pour l’environnement, 23 avril 2018.8 « Are Asia’s Pension Funds Ready for Climate Change? » China Water Risk, Gestion de placements Manuvie, Asia Investor Group on Climate Change, avril 2019. 9 « Asia-Pacific’s Vulnerability to Climate Change », Asian Development Bank, 29 novembre 2012. 10 ESG Investor, novembre 2020. 11 ESG Clarity, 29 mars 2021. 12 Reuters, « Sustainable Fund Inflows Hit Record High in First-Quarter : Morningstar », 30 avril 2021. 13 Center for Strategic & International Studies, 22 janvier 2021. 14 Solution Mining Research Institute, 2004. 15 Forum économique mondial, 13 juillet 2020. 16 En 2016, selon les estimations, 80 % des achats de produits de luxe des consommateurs chinois étaient effectués à l’étranger, notamment par des particuliers, ou Daigou. 

Une crise généralisée dans le secteur de la santé, comme une pandémie mondiale, pourrait entraîner une forte volatilité des marchés, la suspension et la fermeture des opérations de change, et affecter le rendement du portefeuille. Le nouveau coronavirus (COVID-19) perturbe ainsi considérablement les activités commerciales à l’échelle mondiale. Une crise sanitaire ainsi que des épidémies et pandémies futures pourraient avoir, sur l’économie mondiale, des répercussions qui ne sont pas nécessairement prévisibles à l’heure actuelle. Une crise sanitaire peut exacerber d’autres risques préexistants, qu’ils soient politiques, sociaux ou économiques. Cela pourrait nuire au rendement du portefeuille, ce qui entraînerait des pertes sur votre placement.

Les placements comportent des risques, y compris le risque de perte du capital. Les marchés des capitaux sont volatils et peuvent considérablement fluctuer sous l’influence d’événements liés aux sociétés, aux secteurs, à la politique, à la réglementation, au marché ou à l’économie. Ces risques sont amplifiés dans le cas des placements effectués dans les marchés émergents. Le risque de change s’entend du risque que la fluctuation des taux de change ait un effet négatif sur la valeur des placements détenus dans un portefeuille.

Les renseignements fournis ne tiennent pas compte de la convenance des placements, des objectifs de placement, de la situation financière ni des besoins particuliers d’une personne donnée. Nous vous invitons à évaluer la convenance de tout type de placement à la lumière de votre situation personnelle et à consulter un spécialiste, au besoin.

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Kathryn Langridge

Kathryn Langridge, 

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Philip Ehrmann

Philip Ehrmann, 

Gestionnaire de portefeuille principal, Actions des marchés émergents

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Eric Nietsch, CFA

Eric Nietsch, CFA, 

Chef, Recherche et intégration des facteurs ESG, Asie, équipe ESG

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