Ce marché est-il sur le point de perdre sa vigueur?

J’en ai aimé plusieurs et j’ai souvent été mordu
J’ai souvent regardé le long de la route

—     « Au-delà des collines, dans le lointain », Jimmy Page/Robert Plant

Dans nos perspectives semestrielles (La grande pause de 2020), nous avons indiqué que la récente activité du marché – du marché baissier à la reprise – faisait penser à la façon dont les gens font face au stress. Pour vous rafraîchir la mémoire, nous croyons qu’un marché baissier et la reprise qui s’ensuit comportent trois phases, à l’instar de la manière dont nous gérons le stress.

Selon la recherche médicale, les gens réagissent au stress de manière semblable. Cela s’appelle le syndrome général d’adaptation, une théorie émise par le Dr Hans Selye. Ce syndrome suit habituellement un processus en trois phases qui décrit les changements physiologiques que subit le corps en période de stress. M. Selye a déterminé que ces phases étaient l’alarme, la résistance et l’épuisement. La phase d’alarme résulte d’une réaction de panique aux stimuli. Il s’agit habituellement de la réponse instinctive au stress qui pousse au combat ou à la fuite. La phase de résistance, qui succède à la première phase, est le moment où notre corps s’adapte et apprend à composer avec le stress. Une personne peut avoir l’impression de bien gérer le stress, mais en réalité, elle masque les symptômes et peut être en état de déni. Cela mène à la troisième phase – si cette personne reste trop longtemps soumise à un stress intense, la résistance mènera à l’épuisement.

En examinant les marchés baissiers causés par une récession et la reprise qui les a suivis, nous pouvons clairement voir les trois phases du syndrome général d’adaptation et les caractéristiques qui les définissent. En examinant ces marchés, nous constatons que la première phase, l’alarme, est le marché baissier déclenché par le début de la récession. La deuxième phase, la résistance (résistance à la réalité économique du moment pour se concentrer sur les attentes futures), est la reprise qui s’amorce juste après le creux du marché baissier. La deuxième phase est habituellement caractérisée par une baisse des bénéfices (qui suit la récession économique) et elle entraîne une augmentation rapide du ratio cours-bénéfice lorsque le marché commence à prendre en compte la reprise. Cette phase prend fin lorsque le ratio cours-bénéfice du marché atteint son sommet. C’est alors le début de la troisième phase, l’épuisement. Cette phase est caractérisée par la reprise des bénéfices et la contraction du ratio cour-bénéfice qui entraînent un faible rendement des actions. Nous décrivons la transition de la deuxième à la troisième phase comme étant semblable à une course de 5 km : le coureur donne son maximum lors du premier kilomètre, mais il lui reste encore quatre kilomètres à parcourir – il va devoir considérablement ralentir.

Ces trois phases du cycle baissier du marché ont été clairement évidentes pendant les périodes de récession de 1973 à 1974, de 1980 à 1982, de 2000 à 2002 et de 2007 à 2009 (1990 étant l’exception). Chaque fois, il a été possible de définir clairement chaque étape.

Après une forte reprise à la suite d’un marché baissier (nouveau marché haussier), le marché entre dans une phase d’épuisement. Le ratio cous-bénéfice atteint un sommet qui correspond en général à la reprise des bénéfices. La deuxième phase peut être courte ou longue. Par le passé, elle a duré de 9 à 17 mois. Chaque fois, elle a pris fin lorsque le ratio cours-bénéfice a atteint un sommet. C’est alors que la phase d’épuisement commence. Il convient de vérifier si les récents sommets de l’indice S&P 500 et du ratio cours-bénéfice correspondent à la fin de la deuxième phase. Malheureusement, il n’est possible de déterminer si le sommet a été atteint que bien plus tard. Si c’est le cas, les rendements des deux prochaines seront assez faibles alors que les bénéfices repartiront à la hausse. Ce n’est pas une raison pour vendre les actions, mais c’est le moment de revoir les attentes de rendement.

Il est logique de s’attendre, après la reprise fulgurante enregistrée, à ce que le futur rendement des actions soit dans la moyenne ou inférieur à celle-ci, si la reprise économique est lente. Dans nos perspectives semestrielles, nous prévoyons que le rendement de l’indice S&P 500 sera de 5 % à 15 % d’ici fin 2021, et peut-être plus élevé. Du 30 juin au sommet atteint récemment, l’indice S&P 500 a progressé de 9,3 %. Nous pensons que le marché est sur le point d’entrer dans la phase d’épuisement et, par conséquent, le rendement de l’indice pour les deux prochaines années devrait ressembler à celui dégagé par le passé lors de la phase d’épuisement. Le rendement annualisé enregistré d’ici fin 2021 devrait être de l’ordre de 5 %, et peut-être plus élevé, en fonction du rythme de la reprise économique.

Les placements à gestion passive ont donné de bons résultats pendant la reprise actuelle, mais les investisseurs pourraient être déçus si le marché évolue en dents de scie. Dans un tel contexte, nous croyons qu’une gestion active, qui met notamment l’accent sur la sélection des titres, est essentielle pour dégager un bon rendement durant la phase d’épuisement.

1973–1975

 

Étape 1 – Alarme

Étape 2 – Résistance

Étape 3 – Épuisement

 

Sommets du marché

Creux du marché

Reprise jusqu’au sommet du ratio C/B

Sommet du ratio C/B + 12 mois

Sommet du ratio C/B + 24 mois (annualisé)

Date

11-1-1973

3-10-1974

24-3-1976

24-3-1977

24-3-1978

Indice

120,24

62,28

103,42

99,7

89,36

Variation (%)

 

-48 %

66 %

-4 %

-7 %

C/B

19,46

7,5

13,7

10,6

8,56

1980–1982

 

Étape 1 – Alarme

Étape 2 – Résistance

Étape 3 – Épuisement

 

Sommets du marché

Creux du marché

Reprise jusqu’au sommet du ratio C/B

Sommet du ratio C/B + 12 mois

Sommet du ratio C/B + 24 mois (annualisé)

Date

28-11-1980

13-8-1982

10-10-1983

10-10-1984

10-10-1985

Indice

140,52

103,85

172,65

162,11

182,78

Variation (%)

 

-26 %

66 %

-6 %

3 %

C/B

9,12

7,16

13,8

9,97

11,55

2000–2002

 

Étape 1 – Alarme

Étape 2 – Résistance

Étape 3 – Épuisement

 

Sommets du marché

Creux du marché

Reprise jusqu’au sommet du ratio C/B

Sommet du ratio C/B + 12 mois

Sommet du ratio C/B + 24 mois (annualisé)

Date

24-3-2000

9-10-2002

23-12-2003

23-12-2004

23-12-2005

Indice

1527,46

776,76

1096,02

1210,13

1268,66

Variation (%)

 

49 %

41 %

10 %

8 %

C/B

30,61

17,01

21,68

19,03

17,67

2007–2009

 

Étape 1 – Alarme

Étape 2 – Résistance

Étape 3 – Épuisement

 

Sommets du marché

Creux du marché

Reprise jusqu’au sommet du ratio C/B

Sommet du ratio C/B + 12 mois

Sommet du ratio C/B + 24 mois (annualisé)

Date

9-10-2007

9-3-2009

24-12-2009

23-12-2010

23-12-2011

Indice

1565,15

676,53

1126,48

1257,77

1265,33

Variation (%)

 

-57 %

67 %

12 %

6 %

C/B

17,5

11,13

26,42

16,26

14,11

2020–?

 

Étape 1 – Alarme

Étape 2 – Résistance

Étape 3 – Épuisement

 

Sommets du marché

Creux du marché

Reprise jusqu’au sommet du ratio C/B

Sommet du ratio C/B + 12 mois

Sommet du ratio C/B + 24 mois (annualisé)

Date

19-2-2020

23-3-2020

19-8-2020

??

??

Indice

3386,15

2237,4

3389,78

??

??

Variation (%)

 

-34 %

52 %

??

??

C/B

22,11

14,69

26,44

??

??

Source : Gestion de placements Manuvie, Bloomberg, au 19 août 2020.

AODA : Ce graphique montre une corrélation entre l’indice S&P 500 et le ratio cours-bénéfice des 12 derniers mois lors de chacune des trois phases (alarme, résistance et épuisement), de 1973 à 1978. Le ratio cours-bénéfice suit généralement les fluctuations de l’indice.
AODA : Ce graphique montre une corrélation entre l’indice S&P 500 et le ratio cours-bénéfice des 12 derniers mois lors de chacune des trois phases (alarme, résistance et épuisement), de 1980 à 1985. Le ratio cours-bénéfice suit généralement les fluctuations de l’indice.
AODA : Ce graphique montre une corrélation entre l’indice S&P 500 et le ratio cours-bénéfice des 12 derniers mois lors de chacune des trois phases (alarme, résistance et épuisement), de 2000 à 2005. Le ratio cours-bénéfice suit généralement les fluctuations de l’indice. Cependant, le graphique montre une tendance inverse entre 2004 et 2005 – car l’indice a augmenté tandis que le ratio cours-bénéfice a baissé.
AODA : Ce graphique montre une corrélation entre l’indice S&P 500 et le ratio cours-bénéfice des 12 derniers mois lors de chacune des trois phases (alarme, résistance et épuisement), de 2007 à 2011. Le ratio cours-bénéfice suit généralement les fluctuations de l’indice. Le ratio cours-bénéfice a fortement progressé vers la fin de 2009, mais la hausse de l’indice a été plus faible.

L’augmentation des taux d’intérêt entraîne généralement la diminution des cours obligataires. Plus la durée moyenne des obligations détenues dans un fonds est longue, plus le fonds risque d’être sensible aux fluctuations des taux d’intérêt. Le rendement d’un fonds fluctue en fonction de la variation des taux d’intérêt.

Le risque de change s’entend du risque que la fluctuation des taux de change ait un effet négatif sur la valeur des placements détenus dans un fonds.

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Kevin Headland, CIM

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Co-stratège en chef des placements

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Macan Nia, CFA

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