Le marché haussier des actions a un an!

La reflation n’est qu’une halte sur la voie de la reprise

« Les routes droites ne font pas des conducteurs habiles. »

– Paulo Coelho, L’Alchimiste

L’année écoulée fera date. Il y a un an en mars, l’indice S&P 500 plongeait, accusant une perte de 35 % par rapport au sommet atteint le 19  février. Le monde commençait tout juste à connaître le virus de la COVID-19 et nombreux étaient ceux qui croyaient que ses répercussions dans nos vies seraient passagères. Bien sûr, nous avons appris à nos dépens que collectivement, nous sommes encore aux prises avec ce virus et que nous continuerons sans doute d’en subir les séquelles pendant un certain temps. La bonne nouvelle, cependant, c’est que des traitements efficaces et plusieurs vaccins prometteurs ont été mis au point et que des campagnes de vaccination ont été lancées partout dans le monde, laissant espérer qu’un tournant a été franchi dans cette crise sanitaire.

Sur le terrain des placements, l’indice S&P 500 a réalisé des gains totaux de 78 % depuis le creux enregistré le 23 mars 2020. Le marché des actions a connu à la fois sa période baissière la plus courte et l’un de ses redressements les plus spectaculaires dans les annales. Le creux du 23 mars 2020 a coïncidé avec l’annonce par le Federal Open Market Committee (FOMC) que ses membres étaient pour l’essentiel tous d’accord, en matière de politique monétaire, pour soutenir l’économie par des achats d’actifs illimités et le maintien de taux d’intérêt ultrafaibles à court terme. Nous savons maintenant que c’était le début du marché haussier.

L’épisode de reflation d’un cycle économique correspond en général à la période qui suit immédiatement le creux d’une récession. Cet épisode est caractérisé par l’augmentation du niveau de production économique sous l’impulsion de mesures de relance gouvernementales qui relèvent soit de la politique budgétaire ou de la politique monétaire. Si certains observateurs se désolent à l’idée que l’épisode de reflation des marchés des actions soit peut-être terminé, compte tenu de l’escalade récente des prix des produits de base, des marchés boursiers et des taux obligataires à long terme, nous estimons au contraire que la reflation économique ne fait que commencer. Selon nous, les obligations de longue échéance et les marchés des actions sont les miroirs de la phase de normalisation de la reprise économique et peuvent encore réaliser des gains.

Indicateurs du marché

Il y a un an

23 mars 2021

Variations

Taux des obligations du Trésor américain à 10 ans

0,79 %

1,69 %

+90 pb

Taux des obligations du Trésor américain à 2 ans

0,31 %

0,15 %

-16 pb

Écart entre les taux à 10 ans et à 2 ans

Positif 48 pb

154 pb

+106 pb

Indicateurs du marché

Il y a un an

23 mars 2021

Variations

Indice S&P 500

2 237,40

3 940,59

76,12 %

Indice Dow Jones

18 591,93

32 731,20

76,05 %

Indice Nasdaq

6 860,67

13 377,54

94,99 %

Indice S&P/TSX

11 228,49

18 815,13

67,57 %
Sources : Gestion de placements Manuvie, Bloomberg, au 22 mars 2021.

L’un des premiers facteurs qui retiennent l’attention de notre équipe dans les analyses des conditions du marché est le risque de récession, car il s’agit du principal catalyseur d’un recul prolongé du marché. À en juger par les paramètres fondamentaux, il n’y a aucun signe de risque d’une récession à double creux.

Signes d’une récession

Observés actuellement

Inversion de la courbe des taux obligataires

Non

Indice ISM du secteur manufacturier inférieur à 45

Non

Tendances inflationnistes haussières

Oui

Resserrement des conditions financières

Non

Diminution des mises en chantier

Non

Affaiblissement du marché du travail

Non

Indicateurs économiques avancés négatifs

*Oui (mais la tendance est positive)

Sources : Gestion de placements Manuvie, au 28 février 2021.

Certaines données telles que l’indice ISM des directeurs d’achats du secteur manufacturier (PMI) sont peut-être en voie de culminer et pourraient commencer à redescendre, mais nous pensons qu’il n’y a pas lieu de craindre la stagnation de l’économie en raison de l’injection de sommes encore colossales provenant de programmes de relance budgétaire et monétaire dans l’économie mondiale et celle des États-Unis.

Indice ISM des directeurs d’achats du secteur manufacturier
20 derniéres années

Le graphique qui précède indique le niveau de l’indice ISM des directeurs d’achats du secteur manufacturier entre 2001 et 2020. Ce graphique montre que l’indice affiche une tendance haussière depuis un an et qu’il est proche du sommet atteint en 20 ans, soit en 2004.
Sources : Gestion de placements Manuvie, Bloomberg, au 28 février 2021.

Lorsqu’on regarde l’évolution de l’indice PMI, il faut se rappeler que cet indicateur est relatif : il mesure les variations mensuelles de différentes données. Même si la valeur de l’indice s’inversait et commençait à diminuer par rapport à ses niveaux actuels au cours des prochains mois, cela dénoterait simplement le ralentissement des variations sur un mois (ou delta), et non un repli en zone négative. Il est également important de prendre en considération quelques-uns des aspects sous-jacents de l’activité manufacturière — par exemple, les carnets de commandes, les nouvelles commandes et les stocks — pour cerner ce qui dicte l’orientation du niveau général de l’indice.

L’indice des carnets de commandes a atteint 64 pour cent en février 2021, soit une hausse de 4,3 points de pourcentage comparativement à janvier, et le niveau le plus élevé dans l’histoire de l’indice PMI.

Rapport de l’ISM sur les carnets de commandes des entreprises
20 derniéres années

Le graphique qui précède montre les variations des données du rapport de l’ISM sur les carnets de commandes entre 2001 et 2021.
Sources : Gestion de placements Manuvie, Bloomberg, au 28 février 2021.

Le niveau élevé des carnets de commandes n’est pas une surprise si l’on considère les perturbations des chaînes d’approvisionnement causées par les fermetures attribuables à la pandémie depuis un an, les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis et, plus récemment, les conditions météorologiques au Texas et la congestion des ports californiens. Les carnets de commandes portent sur de nombreux produits allant du bois d’œuvre aux semi-conducteurs et à peu près tout entre ces deux catégories de produits. Par exemple, la pénurie de semi-conducteurs oblige certaines entreprises comme Toyota, Honda et Samsung à interrompre la production dans certaines usines.

Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a déclaré en conférence de presse mercredi qu’il s’attendait à ce que les chaînes d’approvisionnement s’ajustent au fur et à mesure que la croissance économique accélérera : « … il est très possible, disons-le comme ça, que des goulots d’étranglement se créent, puis se résorbent avec le temps. […] ce ne sont pas des problèmes permanents. Ce n’est pas comme si l’offre était incapable de s’’adapter à ces phénomènes. Le marché va renouer avec la fluidité. C’est probablement juste une question de temps ».

À notre avis, les perturbations des chaînes d’approvisionnement pourraient causer des complications plus grandes si la demande augmentait fortement lorsque les consommateurs se déconfineront et voudront dépenser, sachant qu’ils disposent d’une épargne excédentaire. D’après le Bureau of Economic Analysis, l’épargne des Américains en proportion du revenu disponible a grimpé de 250 % comparativement à janvier 2020. Le ratio de rotation des stocks pour l’ensemble du secteur manufacturier, tel qu’il est mesuré par la Réserve fédérale de St. Louis, est proche du creux historique qu’il a enregistré en 2011. Ce faible ratio devrait mener à des niveaux élevés durables de l’activité manufacturière, à l’amélioration des conditions économiques et à une croissance plus substantielle des bénéfices des sociétés.

Ratio de rotation des stocks pour l’ensemble du secteur manufacturier (en chiffres désaisonnalisés)
Depuis 1992

Le graphique ci-dessus indique le ratio de rotation des stocks pour l’ensemble du secteur manufacturier (en chiffres désaisonnalisés) entre 1992 et le 31 janvier 2021.
Sources : Gestion de placements Manuvie, Réserve fédérale américaine de St. Louis, au 31 janvier 2021.

Notre thèse d’une « réouverture rapide », dont nous avons fait état dans nos perspectives 2021, est inchangée. Nous avions écrit que c’était sur l’avenir qu’on devait continuer à se concentrer « non pas sur les risques qui pourraient survenir à court terme alors que la COVID-19 continuera de faire rage, mais sur le monde tel qu’il sera dans 12 mois, lorsqu’une plus grande partie de la population mondiale sera protégée contre le virus et qu’on entamera ce que nous appelons la réouverture rapide ».

Comme le marché haussier vient d’avoir un an, il se peut que les valorisations aient atteint leur limite et que les marchés amorcent une transition vers une phase de croissance des bénéfices, qui sera le moteur des rendements des marchés des actions.

Notre équipe se plaît à citer cette pensée de Mark Twain : « L’histoire ne se répète pas, mais elle rime ». La voie de la reprise paraît peut-être différente, mais la destination est la même. Vu la solidité des facteurs économiques, nous mettons les investisseurs en garde contre les réactions impulsives aux fluctuations du marché et sommes enclins à voir dans ses replis passagers des occasions à saisir plutôt que des menaces contres lesquelles se prémunir.

Kevin Headland, CIM
Stratège principal des placements

L’augmentation des taux d’intérêt entraîne généralement la diminution des cours obligataires. Plus la durée moyenne des obligations détenues dans un fonds est longue, plus le fonds risque d’être sensible aux fluctuations des taux d’intérêt. Le rendement d’un fonds fluctue en fonction de la variation des taux d’intérêt.

Le risque de change s’entend du risque que la fluctuation des taux de change ait un effet négatif sur la valeur des placements détenus dans un fonds.

Les opinions exprimées sont celles de Gestion de placements Manuvie au moment de leur publication et elles pourraient changer en fonction de la conjoncture du marché et d’autres conditions. Bien que les analyses et renseignements présentés dans le présent document aient été compilés ou formulés à l’aide de sources jugées fiables, Gestion de placements Manuvie ne donne aucune garantie quant à leur précision, à leur exactitude, à leur utilité ou à leur exhaustivité, et n’accepte aucune responsabilité pour toute perte découlant de l’utilisation du présent document ou des renseignements et analyses qu’il contient. Gestion de placements Manuvie n’est nullement tenue de mettre à jour ces renseignements. Ni Gestion de placements Manuvie, ni ses sociétés affiliées, ni leurs administrateurs, dirigeants et employés n’assument de responsabilité pour quelque perte ou dommage direct ou indirect, ou quelque autre conséquence que pourrait subir quiconque agit sur la foi des renseignements du présent document.

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Macan Nia, CFA

Macan Nia, CFA, 

Co-stratège en chef des placements

Gestion de placements Manuvie

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Kevin Headland, CIM

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Co-stratège en chef des placements

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