Les occasions sur les marchés émergents (partie 1) – Données démographiques

Au cours des dernières décennies, l’Asie s’est imposée comme un pilier de l’ordre économique mondial. Malheureusement, peu d’investisseurs canadiens sont en mesure de profiter de cette occasion. Après une analyse des fonds communs de placement équilibrés canadiens, des fonds négociés en bourse (FNB) et des portefeuilles de conseillers-robots, The Globe and Mail a constaté que la pondération moyenne des actions internationales s’élevait à 25 %. En outre, comme l’indice MSCI EAEO (l’indice de référence des actions internationales) est dominé par l’Europe et le Royaume-Uni, on peut s’attendre à ce que la portion occupée par les marchés émergents dans un portefeuille soit encore plus petite. En fait, d’après les échos qui nous parviennent, les épargnants détiennent au plus 5 % de placements directs dans cette catégorie d’actif.

Bien que les marchés émergents aient été négligés par les investisseurs canadiens, nous pensons que l’exposition à cette catégorie d’actif dans le portefeuille d’un investisseur est susceptible d’accroître les avantages liés à la diversification et ne devrait pas être considérée comme un placement « spécialisé ». En réalité, les marchés émergents asiatiques forment une région du monde en plein essor qui, selon nous, ne fera que s’affirmer davantage sur le plan économique.

Voici le premier billet d’une série en trois parties (1. « Données démographiques », 2. « Les marchés émergents ne ressemblent plus à ceux que vos parents ont connus » et 3. « Les occasions de placement d’aujourd’hui »), dans laquelle nous discutons des facteurs déterminants dont la région bénéficie et de l’importance d’investir dans cette catégorie d’actif dynamique, qui évolue rapidement et qui connaîtra l’une des plus fortes croissances à l’échelle mondiale.

Données démographiques

« La Chine est un géant qui sommeille. Laissez-le dormir, car lorsqu’il se réveillera, le monde tremblera. »

– Napoléon Bonaparte

Le dirigeant militaire et empereur français a déjà parlé de la Chine en ces termes : toute une prédiction pour quelqu’un vivant au début du 19e siècle. Ce colosse est sorti de son sommeil, en partie grâce à ses capacités de main-d’œuvre, de fabrication et d’exportation, mais il cherche maintenant à ébranler le monde par sa consommation et ses innovations technologiques. Son influence se fera sentir dans les pays émergents et en développement de par le monde.

La Chine entend changer le monde grâce à sa stratégie mondiale visionnaire en matière d’infrastructures, le programme « Une ceinture, une route ». Une ceinture renvoie ici à son projet de routes terrestres et ferroviaires bâti à l’image des anciennes routes de la soie à travers les États enclavés de l’Asie centrale. Une route désigne, quant à elle, les routes commerciales maritimes. Cette entreprise se traduira par la création de cinq corridors commerciaux composés de chemins de fer, d’autoroutes, de pipelines, d’installations portuaires et de réseaux de fibre optique.

Le projet chinois est d’une ampleur et d’une portée pharaonique. Une fois matérialisé, il englobera au-delà de 65 pays, près de 5 milliards de personnes (environ 60 % de la population mondiale) et 40 % du PIB mondial. Sans tenir compte de l’économie américaine, il abriterait non loin de 80 % du PIB mondial.

L’initiative « Une ceinture, une route » jettera les bases de l’influence chinoise au cours des prochaines décennies et contribuera à dynamiser les économies régionales à mesure que leurs populations auront accès au commerce, à des capitaux et au transport.

Qu’est-ce qui stimule l’essor économique? En termes économiques, on parle du capital humain et financier, de la productivité et de l’entrepreneuriat. Autrement dit, il s’agit de la croissance de la population, de sa productivité et des ressources mises à sa disposition. Les marchés émergents réunissent tous ces éléments et, malgré les progrès réalisés depuis une vingtaine d’années, ils commencent tout juste à exploiter leur potentiel.

Examinons ces facteurs de plus près.

Premièrement, les marchés émergents continueront de disposer de la main-d’œuvre nécessaire pour faire tourner leur économie. Aujourd’hui, près des trois quarts de la population mondiale vivent en Asie et en Afrique, situation qui se maintiendra, car neuf pays concentreront près de la moitié de la croissance de la population au cours des prochaines décennies. Le projet de la Chine reliera directement les dix pays les plus peuplés, sauf deux.

Classement des 10 pays les plus peuplés du monde – 1990 et 2019, et scénario de la variante moyenne pour 2050
(Les chiffres entre parenthèses renvoient à la population totale en millions.)

Ce tableau dresse la liste des 10 pays les plus peuplés du monde en 1990 et en 2019. Puis, il montre les projections de la variante moyenne pour 2050. La Chine comptait la population la plus élevée en 1990 et en 2019. Cependant, l’Inde devrait la dépasser d’ici 2050.

Source : Nations Unies, Département des affaires économiques et sociales, Division de la population (2019). World Population Prospects 2019. Les neuf pays comprennent l’Inde, le Nigeria, le Congo, le Pakistan, l’Éthiopie, la Tanzanie, les États-Unis, l’Ouganda et l’Indonésie.

Deuxièmement, la productivité s’est nettement améliorée, et les marchés émergents continueront d’en tirer parti.

La technologie figurera parmi les facteurs à l’origine du changement. Leur accès aux nouvelles technologies et l’implantation de ces dernières constituent l’un des principaux avantages des marchés émergents. L’absence d’anciennes technologies joue également en leur faveur, car elle signifie qu’ils construisent une infrastructure technologique de pointe qui peut être adoptée très rapidement. Les pays développés, au contraire, se voient forcés de composer avec des systèmes archaïques, parfois difficiles à intégrer à des technologies modernes. Cette technologie contribuera à améliorer l’efficacité de leurs chemins de fer, de leurs routes et de leurs réseaux électriques. À preuve, le réseau de trains à grande vitesse chinois, qui éclipse de loin ceux du reste du monde déjà aujourd’hui et qui conservera sans doute ses allures titanesques encore demain. Par le biais de son programme, la Chine étendra ces technologies à ses voisins, libérant ainsi leur potentiel économique.

Voici un graphique qui montre le nombre total de kilomètres de réseau de trains à grande vitesse (en exploitation et en construction) dans divers pays en 2019. La Chine arrive loin en tête, avec près de 35 000 kilomètres à la fois « en exploitation » et « en construction ». Tous les autres pays indiqués ont moins de 5 000 kilomètres dans chaque catégorie.

Le profil démographique des marchés émergents se caractérise par une classe moyenne croissante et florissante; ce facteur se révélera déterminant, car il agira comme moteur de la croissance future de la consommation. Le taux d’épargne élevé de la région alimentera la consommation et contribuera à libéraliser le marché financier, le rendant plus efficace et moins volatil. Sous l’effet de l’essor du pouvoir d’achat de la classe moyenne, l’Asie accaparera près de 50 % de la consommation mondiale d’ici dix ans.

Ce graphique montre le pourcentage de la population asiatique faisant partie de la classe moyenne en 2020, ainsi que le pourcentage projeté pour 2030. Les régions présentées comprennent l’Europe, les Amériques, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, l’Afrique subsaharienne et l’Asie-Pacifique. En 2020, la classe moyenne de la région Asie-Pacifique comptait pour près de 55 % de sa population. D’ici 2030, ce chiffre devrait atteindre environ 65 %.

Enfin, l’an dernier, nous avons constaté que les tendances qui se dessinaient avant la pandémie ont été accélérées par les confinements et qu’elles façonneront le paysage des dix prochaines années. Les nouvelles technologies s’articuleront autour de la 5G, de l’infonuagique, de la robotique, de l’intelligence artificielle et des paiements électroniques. Le rythme d’adoption continu de la technologie dans les marchés émergents hissera ces économies parmi les 10 grandes puissances d’ici dix ans, amenant un remplacement de l’ancienne garde.

Ce graphique montre les dix principaux pays d’après le produit intérieur brut nominal (calculé en milliers de milliards de dollars américains selon les taux de change évalués à parité des pouvoirs d’achat) d’ici 2030. Ce diagramme indique que la Chine, l’Inde et les États-Unis seront en tête.

À long terme, le leadership économique mondial passera aux mains de l’Asie. Ce basculement offre un cadre favorable aux actions des marchés émergents. Vos clients sont-ils bien placés pour profiter de l’occasion de placement soutenue par ces tendances favorables? Dans notre prochain billet, nous examinerons l’évolution de l’indice MSCI Marchés émergents depuis 20 ans et verrons pourquoi les marchés émergents ne ressemblent plus à ceux que vos parents ont connus.

Macan Nia, CFA
Stratège principal des placements

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Macan Nia, CFA

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Co-stratège en chef des placements

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Kevin Headland, CIM

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