L’économie évite une récession, mais continue de présenter des signes avant-coureurs

Les co-stratèges de Gestion de placements Manuvie Macan Nia et Kevin Headland expliquent pourquoi les données sur l’inflation et l’emploi tendent vers un nouvel affaiblissement.

La version anglaise de cet article a été publiée dans Wealth Professional.

Lorsque les banques centrales ont rapidement augmenté les taux d’intérêt pour freiner l’inflation, beaucoup ont prédit des temps difficiles à venir. Bien que les économies des pays développés aient ralenti, elles ne se sont pas complètement dégradées, et les récessions largement anticipées ne se sont pas matérialisées.

Pour l’instant, du moins. Parce que nous ne sommes pas encore tirés d’affaire. Malgré la reprise du secteur des services et les forts taux de chômage, bon nombre d’autres données suggèrent que l’économie pourrait s’aggraver avant de se redresser.

MM. Nia et Headland sont les co-stratèges en chef des placements de l’équipe Stratégie des marchés des capitaux à Gestion de placements Manuvie. Cumulant entre eux près de quatre décennies d’expérience dans les marchés financiers, ils aident les conseillers à cerner les défis et les occasions à saisir parmi un vaste éventail de stratégies de placement, de catégories d’actif et de régions à l’échelle mondiale.

Dans leur récent rapport Renseignements sur le marché pour le second semestre de 2023, MM. Nia et Headland signalent que l’inflation tenace et les nouvelles demandes d’assurance-emploi laissent entrevoir un avenir incertain pour l’économie et les marchés dans les mois à venir.

« Nous croyons que la récession a été reportée, mais pas annulée, mentionnent-ils dans le rapport. À la lumière des données économiques, nous pensons que la conjoncture va s’affaiblir avant de s’améliorer. »

D’autres problèmes à venir?

MM. Nia et Headland s’entendent pour dire que les économies développées se sont avérées plus résilientes que ce à quoi beaucoup s’attendaient au début de 2023. Ils attribuent cette situation à de nombreux facteurs, dont l’épargne excédentaire, les chèques de relance et l’hésitation des employeurs à réduire leur personnel.

Cependant, ils soutiennent que le taux de chômage meilleur que prévu est un indicateur retardé qui en révèle plus sur le passé que sur l’avenir. Comme indicateur avancé, ils citent plutôt les nouvelles demandes de prestations d’assurance-emploi.

« Au cours des dernières semaines, nous avons constaté une nette augmentation des demandes hebdomadaires de prestations d’assurance-chômage et de la moyenne mobile sur quatre semaines », soulignent-ils, ajoutant que ce pourraient être les « premières failles sur le marché du travail » qui laissent entrevoir des périodes plus difficiles à venir.

L’inflation est également une source de préoccupations. Bien que le rythme de l’inflation ait ralenti au cours des mois précédant janvier 2023, cela est largement dû à des replis importants du côté de certains produits de base, tels que le pétrole brut et le blé. Par exemple, après avoir bondi de près de 60 % en 2022 par rapport à l’année précédente, les prix du pétrole brut et du blé sont aujourd’hui environ 20 % et 45 %, respectivement, moins élevés¹.

Cependant, l’inflation fondamentale reste élevée, en partie en raison de la résilience de l’économie et de la pénurie de main-d’œuvre. De plus, les données les plus récentes indiquent une hausse de l’inflation fondamentale aux États-Unis et au Royaume-Uni, ainsi qu’un nouveau record dans la zone euro.

« La dynamique de la hausse des prix des biens compris dans la mesure de l’inflation fondamentale semble s’infléchir à nouveau à la hausse, les effets de base favorables étant pour l’essentiel derrière nous », affirment-ils.

Taux d’intérêt

L’inflation obstinément élevée est restée une source d’inquiétudes pour les banques centrales, contraignant bon nombre d’entre elles à prolonger leurs cycles de resserrement respectifs. Par exemple, alors qu’elle avait fait une pause dans les relèvements de son taux directeur, la Banque du Canada a récemment entrepris un nouveau resserrement.

MM. Nia et Headland estiment que le marché a anticipé prématurément le revirement des banques centrales en faveur de politiques monétaires accommodantes, et que les marchés doivent réévaluer leur approche à l’égard des prix des actifs.

« Même si la Réserve fédérale américaine venait à marquer une pause dans les prochains mois, la mesure suivante pourrait être un resserrement, et non un assouplissement », ajoutent-ils.

Où investir?

À la lumière des données inquiétantes sur l’emploi, des préoccupations liées à l’inflation et de la nouvelle hausse des taux d’intérêt, MM. Nia et Headland suggèrent aux investisseurs d’adopter une approche équilibrée mais souple entre les actions et les titres à revenu fixe.

Cela comprend les titres de sociétés de qualité supérieure qui peuvent résister à la volatilité à court terme, ainsi que les titres de créance de grande qualité et les obligations d’État à plus longue duration du côté des titres à revenu fixe.

« Lorsque nous examinons les occasions que présentent les actions, nous sommes optimistes à long terme, mais nous constatons beaucoup d’incertitude à court terme, précisent-ils. Nous croyons qu’il est judicieux d’adopter une position neutre à l’égard des actions. Les cours des actions américaines se sont fortement redressés au début de l’année, mais ces hausses sont surtout attribuables à l’euphorie entourant l’intelligence artificielle. »

« Les nouveaux marchés haussiers reposent rarement sur une reprise d’une aussi faible ampleur. Les 10 plus grandes sociétés selon la capitalisation boursière sont responsables de 82 % du rendement de 14,8 % affiché cette année par l’indice S&P 500². Ces sociétés profitent d’ailleurs de l’intérêt des investisseurs pour l’intelligence artificielle. »

Du point de vue de la répartition géographique et sectorielle, MM. Nia et Headland n’ont pas déterminé de véritable gagnant en matière d’occasions ou de valorisations.

« Dans un tel contexte, nous croyons qu’il est souvent préférable de se concentrer sur la sélection des titres plutôt que sur des régions ou des secteurs en particulier. De plus, un portefeuille bien diversifié peut nous aider à mieux naviguer sur les eaux agitées que nous pourrions devoir traverser à court terme. »

Titres à revenu fixe

Du côté du marché obligataire, les stratèges de Gestion de placements de Manuvie croient que les occasions que présentent les titres à revenu fixe se déclineront en trois phases : le détachement du coupon; la durée, un avantage; la prise de risques.

La première phase, selon eux, a commencé lorsque les pertes de l’an dernier ont créé des occasions à venir. Comme les taux de rendement de la plupart des instruments à revenu fixe ont augmenté depuis le début de l’année dernière, les investisseurs ont profité du « détachement du coupon ».

Cependant, bien qu’il n’y ait pas de délimitation précise entre chaque phase, les données économiques plus faibles indiquent que la deuxième phase, celle de la durée, approche.

« Dans cette phase 2, nous souhaitons utiliser des instruments à revenu fixe de duration longue et de qualité supérieure, comme les obligations d’État à 10 ans, mentionnent-ils. L’accroissement de la duration et de la qualité, tout en passant vers des rendements des obligations d’État à long terme, permettra aux investisseurs d’atténuer potentiellement les risques, tout en accroissant les occasions de rendement. »

Au cours de la phase 3, quand les écarts se seront creusés, il sera temps de réaffecter des fonds aux titres à rendement élevé. « Mais pas maintenant », remarquent-ils.

Regard vers l’avenir

Bien que l’économie et les marchés aient surpassé les attentes au cours du premier semestre de 2023, MM. Nia et Headland demeurent prudents en ce qui a trait aux perspectives pour le reste de l’année et la prochaine. « La faible volatilité des marchés peut donner aux investisseurs un faux sentiment de sécurité », expliquent-ils, ajoutant que l’avenir est assombri par l’incertitude quant au ralentissement de l’économie mondiale, aux risques géopolitiques, à l’inflation persistante et aux banques centrales qui penchent à nouveau en faveur d’un relèvement des taux d’intérêt.

« Malgré ces possibilités, les occasions à saisir ne manqueront pas pour les investisseurs qui sauront faire preuve de patience et de souplesse, concluent-ils. Nous devons rester concentrés sur la route à suivre pour assurer notre arrivée à destination. »

Commandité par Gestion de placements Manuvie, septembre 2023. La diversification n’est pas garante de profits et n’élimine pas le risque de perte, peu importe le marché.

Les opinions exprimées correspondent à celles de Gestion de placements Manuvie et peuvent changer selon l’évolution du marché et d’autres conditions. Les renseignements relatifs aux titres en portefeuille, à la répartition de l’actif ou à la diversification géographique se fondent sur des données antérieures et ne constituent pas une indication de la composition future du portefeuille, laquelle variera. Veuillez lire l’aperçu des fonds ainsi que les prospectus avant d’effectuer un placement. Les taux de rendement indiqués sont les rendements totaux annuels composés dégagés antérieurement par les fonds. Ils tiennent compte des variations de la valeur unitaire ainsi que du réinvestissement de toutes les distributions. Ils ne tiennent pas compte des frais de souscription, de rachat, de placement ou d’autres frais ou impôts payables par le porteur de parts qui auraient pour effet de réduire le rendement. Les fonds communs de placement ne sont pas garantis, leur valeur varie fréquemment et les rendements passés peuvent ne pas se reproduire. Les rendements passés ne sont pas garants des rendements futurs. Certaines données et conclusions de recherches visant les parts des fonds, opinions incluses, sont fondées sur des sources considérées fiables. Tous les aperçus et commentaires contenus dans ce document ne sont donnés qu’à titre indicatif. Ils ne constituent pas des conseils d’ordre financier, fiscal, juridique ou comptable ni des conseils en matière de placements ou autre et ils ne doivent pas être utilisés à cette fin. Ce document a été préparé à titre indicatif seulement et ne constitue ni une offre ni une invitation à quiconque, de la part de Gestion de placements Manuvie, à acheter ou à vendre un titre, non plus qu’il indique une intention d’effectuer une opération dans un fonds ou un compte géré par Gestion de placements Manuvie.

Les Fonds Manuvie sont gérés par Gestion de placements Manuvie limitée (anciennement Gestion d’actifs Manuvie limitée). Gestion de placements Manuvie est une dénomination commerciale de Gestion de placements Manuvie limitée.

La souscription de fonds communs de placement peut donner lieu à des commissions, à des commissions de suivi, à des frais de gestion et à d’autres frais. Veuillez lire l’aperçu des fonds ainsi que les prospectus avant d’effectuer un placement. Les fonds communs de placement ne sont pas garantis, leur valeur varie fréquemment et les rendements passés peuvent ne pas se reproduire. 

© Gestion de placements Manuvie, 2023. Tous droits réservés. Manuvie, Gestion de placements Manuvie, le M stylisé et Gestion de placements Manuvie & M stylisé sont des marques de commerce de La Compagnie d’Assurance-Vie Manufacturers et sont utilisées par elle ainsi que par ses sociétés affiliées sous licence.

3074317

Kevin Headland, CIM

Kevin Headland, CIM, 

Co-stratège en chef des placements

Gestion de placements Manuvie

Lire la bio
Macan Nia, CFA

Macan Nia, CFA, 

Co-stratège en chef des placements

Gestion de placements Manuvie

Lire la bio