Hausse des taux par la Réserve fédérale américaine (la Fed) et repli des marchés boursiers : à quoi s’attendre?

On parle de marché baissier quand les indices ou les marchés s’affaissent de plus de 20 % par rapport à leur sommet. L’indice S&P 500 est officiellement entré en territoire baissier lundi 13 juin. À la clôture des marchés ce jour-là, il avait dégringolé de près de 22 % par rapport à son sommet du 3 janvier 20221, date à laquelle la Fed a publié le procès-verbal de sa réunion de décembre 2021. Ce procès-verbal a changé la perception du marché à l’égard de la hausse des taux d’intérêt par la Fed. Les rendements dans leur ensemble avaient alors entamé leur ascension. Depuis le 3 janvier, le taux des bons à 2 ans a grimpé de 245 points de base (pb), et celui des bons à 10 ans, de 174 pb1. Bien sûr, compte tenu de l’inflation galopante, ce phénomène reflète la croyance que la Fed relèvera les taux de manière aussi rapide et déterminée qu’il le faut pour la maîtriser, au risque de déclencher une récession.

Tous les observateurs guettaient la publication, par Fed, de sa décision du mercredi 15 juin, suivie d’un communiqué et d’un point de presse. À sa dernière réunion, le président de la Fed, Jerome Powell, avait déclaré que le comité n’envisageait pas d’augmenter le taux du financement à un jour de 75 pb, mais depuis, la situation a changé du tout au tout. Avec la hausse récente du taux global de l’indice des prix à la consommation (IPC), qui atteint 8,6 %, et compte tenu des rumeurs dans les médias, le marché s’attendait à ce relèvement de 75 pb avant même la réunion1. Et c’est exactement ce qui s’est passé.

Auparavant, le marché pensait que la Fed procéderait à 12 relèvements de 25 points de base d’ici sa réunion de février 2023, en visant un taux de 4 % pour les fonds fédéraux1. Toutefois, après l’annonce du relèvement des taux et le point de presse, le marché a quelque peu tempéré ses attentes, qui se situent désormais plutôt à 3,75 %. Les marchés boursiers américains ont amorcé une reprise généralisée face à ce ton un peu plus conciliant.

Le plus souvent, les attentes du marché quant aux hausses des taux par la Fed sont exagérées.

Le marché des obligations a tendance à dépasser les hausses de taux de la Réserve fédérale américaine

De 2012 à aujourd’hui

Ce graphique compare les taux de rendement des obligations américaines à 2 ans et à 10 ans avec le taux de Réserve fédérale américaine, de janvier 2012 à juin 2022.

Source : Équipe Stratégie des marchés des capitaux, Bloomberg, au 13 juin 2022.

Il est impossible de nier que le taux d’inflation mesuré par l’IPC demeure extrêmement élevé (8,6 %), mais certains éléments donnent à penser que son sommet n’est plus trop éloigné. En fait, l’IPC de base, qui exclut les composantes plus volatiles de l’IPC global (aliments et énergie), a légèrement fléchi ces deux derniers mois : de 6,5 %, il a glissé à 6 %1. Ce n’est pas forcément avantageux pour les consommateurs et leurs porte-monnaie, mais il faut dire que les prix des aliments et de l’énergie ne dépendent pas autant des politiques de la Fed.

Il faut aussi comprendre que le taux d’inflation étant calculé de manière rétrospective, il n’est pas immédiatement touché par les fluctuations des taux d’intérêt. Les marchés des actions et des obligations agissent souvent comme un balancier de pendule qui va trop loin d’un côté à l’autre. Si la Fed adopte une attitude plus souple par rapport au relèvement des taux, le balancier risque de basculer en sens inverse. C’est ce qu’on a vu après l’annonce de sa décision. Même si le cycle économique tire à sa fin, les mouvements extrêmes auxquels on assiste actuellement pourraient être exagérés. L’histoire nous apprend qu’en période de volatilité des marchés – selon l’indice de volatilité CBOE (VIX) – la patience de l’investisseur à long terme sera récompensée.

Indice S&P 500 – rendements futurs sur 6 mois, 1 an, et 2 ans* (taux de croissance annuel composé [TCAC]) Indice VIX supérieur à 30, inférieur à 30 et tous les niveaux

De 1990 à février 2022

Ce graphique compare les rendements annualisés à 6 mois, 1 an et 2 ans pour l’indice S&P 500 de 1990 à février 2022, durant des périodes où l’indice VIX est supérieur à 30, des périodes où l’indice VIX est inférieur à 30, et toutes les périodes confondues.

Source : Équipe Stratégie des marchés des capitaux, au 28 février 2022. « TCAC » signifie « taux de croissance annuel composé ».

Il est quasiment impossible de prédire quand le marché atteindra un creux, mais les investisseurs disposant de liquidités étaient à l’affût de ce marché baissier pour placer leurs capitaux. Les risques de récession ont certes augmenté depuis le début de l’année, mais nous estimons qu’une « vraie » récession (caractérisée par de forts taux de chômage) est peu probable en 2022. Les données fondamentales du marché – dont les évaluations et les résultats – sont encore raisonnablement bonnes. Lorsque nous aurons fait la lumière sur ces défis, les marchés se seront probablement redressés, laissant les investisseurs sur le carreau. Repensez à ce qui s’est passé il y a plusieurs semaines : même s’il était trop tôt pour affirmer que ce redressement a amené les gens à changer de perception, il met en relief la rapidité avec laquelle les marchés peuvent évoluer. L’indice S&P 500 a progressé de près de 9 % sur une période de six jours sur la base du rendement, et les commentaires moins acerbes de quelques gouverneurs de la Réserve fédérale américaine, la réouverture de la Chine et des bénéfices intéressants ont nourri le positivisme des investisseurs1.

Les investisseurs peuvent rester frileux, mais ils doivent garder l’œil sur leurs objectifs à long terme. La patience est de mise.

1 Source : Bloomberg, au 15 juin 2022

L’augmentation des taux d’intérêt entraîne généralement la diminution des cours obligataires. Plus la durée moyenne des obligations détenues dans un fonds est longue, plus le fonds risque d’être sensible aux fluctuations des taux d’intérêt. Le rendement d’un fonds fluctue en fonction de la variation des taux d’intérêt.

Le risque de change s’entend du risque que la fluctuation des taux de change ait un effet négatif sur la valeur des placements détenus dans un fonds.

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Kevin Headland, CIM

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Co-stratège en chef des placements

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Macan Nia, CFA

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