Le désagrément d’un bon exemple

Peu de choses sont plus difficiles à supporter que le désagrément d’un bon exemple.
— Mark Twain
Tous les replis du marché ont été suivis d’une reprise, et cette fois-ci n’était pas différente des autres. Du sommet au creux atteint cette année, les indices S&P 500, S&P/TSX, Nasdaq et MSCI EAEO ont chuté d’environ 34 %, 37 %, 30 % et 34 %, respectivement. Dans notre Billet sur l’investissement intitulé De l’ampleur des marchés baissiers, publié début avril, nous nous sommes penchés sur les précédents marchés baissiers et nous avons regardé les rendements à un an, deux ans et trois ans après le recul de 10 %, 20 %, 30 %, 40 % et 50 % de l’indice S&P 500 par rapport à son sommet. Le tableau ci-dessous montre qu’il n’y a pas eu de réelles occasions d’achat (donnant lieu à des gains sur une période de un à deux ans) avant que les actions n’aient perdu 30 % ou plus par rapport à leur sommet. Au cours de la récente période, les rendements depuis le creux n’ont pas été différents. Les indices S&P 500, S&P/TSX, Nasdaq et MSCI EAEO avaient grimpé de respectivement 52 %, 46 %, 63 % et 41 %, de leur creux jusqu’au 15 septembre.
Ce qui est contrariant dans ce bon exemple, c’est que pendant le mois de mars, le comportement des épargnants a une fois de plus été motivé par l’émotion, ce qui a mené à de mauvaises décisions. Au sud de la frontière, les rachats des fonds communs et des FNB se sont montés à 326 milliards de dollars US, soit plus de trois fois le montant des rachats (104 milliards de dollars US) qui ont eu lieu en octobre 2008 pendant la grande crise financière. Le secteur canadien des fonds communs de placement a connu son pire mois, en dollars, ayant enregistré des rachats nets totalisant plus de 14,1 milliards de dollars.
Nous devons admettre que nous avions tort concernant la rapidité de la reprise. Dans notre Billet sur l’investissement intitulé De l’ampleur des marchés, nous mentionnions le temps qu’il a fallu aux épargnants pour retrouver leur capital investi, après que les actions eurent atteint leur creux, durant les précédents marchés baissiers, qu’ils soient causés ou non par une récession. Le graphique ci-dessous indique le nombre de jours médian et moyen qu’il a fallu à un épargnant pour récupérer ses pertes après avoir investi quand le marché avait baissé de 10 %, 20 %, 30 %, 40 % et 50 %. Par exemple, après un recul de 10 % par rapport au sommet, il a fallu en moyenne environ 730 jours de bourse pour récupérer sa mise dans le cadre d’un marché baissier accompagné d’une récession, contre 138 lors d’un marché baissier sans récession. Dans la mesure où il y a environ 250 jours de bourse dans une année, un placement acheté au terme de la baisse de 10 % initiale d’un marché baissier accompagné d’une récession ne rapporterait probablement rien avant près de trois ans.
Cette fois-ci, il y a une anomalie par rapport aux exemples précédents; il n’a fallu que 61 jours récupérer les pertes après une baisse de 10 % par rapport au sommet du 19 février, après le creux du 23 mars. Cela est attribuable au soutien budgétaire et monétaire sans précédent des gouvernements et des banques centrales. À la fin du mois de juillet, les banques centrales mondiales avaient réduit les taux d’intérêt 164 fois en 147 jours et s’étaient engagées à mettre en œuvre des mesures de relance totalisant 8 500 milliards de dollars US. Le soutien budgétaire à l’échelle mondiale a également été rapide et surprenant. Le soutien budgétaire direct s’est chiffré à 4 400 milliards de dollars US à l’échelle mondiale, et les prêts, les injections de capitaux, les garanties et les autres opérations du secteur public se sont chiffrés à 4 600 milliards de dollars US, selon le Fonds monétaire international. Encore une fois, il ne s’agit pas d’une récession normale, et la réponse sans précédent peut expliquer la vitesse de la reprise.
Et maintenant? Le recul des marchés boursiers ces dernières semaines ne devrait pas surprendre les épargnants. Nous ne savons pas encore si cela se traduira par une réelle correction; quoi qu’il en soit, les ingrédients sont là : une période de faiblesse saisonnière pour les actions, les valorisations (particulièrement dans le secteur des technologies – à titre d’exemple, vers la fin du mois d’août, la capitalisation boursière d’Apple était équivalente à celle l’ensemble de l’indice FTSE 100!) et les prochaines élections américaines qui risquent fort d’être contestées. Nous avons discuté de ces trois facteurs dans un récent billet sur l’investissement intitulé Les actions des technologies de l’information ne pouvaient pas poursuivre leur progression éternellement. La bonne nouvelle est que la probabilité d’une récession au cours de la prochaine année est faible, car les mesures de distanciation sociale, les masques et les progrès thérapeutiques dans la lutte contre la COVID-19 signifient que nous sommes mieux préparés à d’éventuelles éclosions et qu’il ne sera probablement pas nécessaire de fermer les économies, comme en février et en mars.
Au cours des 30 dernières années, il y a eu 25 corrections (reculs de 10 % par rapport au sommet) qui n’ont pas été causées par des récessions; le rendement sur la période de un an qui a suivi a été d’en moyenne 20 %. L’exemple le plus récent a été le dégagement survenu au quatrième trimestre de 2018. Le 29 octobre 2018, l’indice S&P 500 était en recul de 10 %, mais malgré une autre baisse de 10 %, un placement effectué le 29 octobre affichait un rendement de 15 % un an plus tard.
Peu de choses sont plus difficiles à supporter que le désagrément d’un bon exemple, à moins d’en tirer profit. Le bon exemple dans ce cas est qu’en l’absence d’une récession, les épargnants qui augmentent la pondération des actions ou qui investissent des liquidités sont souvent récompensés lorsque les marchés se redressent. Au cours des prochains mois, il sera important de faire fi des émotions lors de la prise de décision et de se concentrer sur les objectifs à long terme. Évitez de vendre des placements lorsque les marchés reculent pour profiter de la volatilité éventuelle des marchés.
Macan Nia, CFA
Stratège principal des placements
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