Pourquoi choisir des obligations maintenant?
À quoi ressemble l’avenir du marché des titres à revenu fixe?

Les titres à revenu fixe ont pris de nombreux investisseurs par surprise cette année, non seulement en générant des rendements négatifs, tout comme les actions, mais aussi, dans certains cas, en ayant un rendement inférieur à celles-ci. Après le pire début d’année de l’histoire, de nombreux investisseurs fuient cette catégorie d’actif – nous croyons qu’il s’agit d’une erreur. Lorsqu’il s’agit de comprendre le paysage et les meilleures perspectives des obligations, nous devons nous poser trois questions.
Question 1 : « Croyons-nous que les politiques mises en place pendant la pandémie de COVID-19 ont créé un nouveau paradigme ou des changements structurels au sein des économies mondiales? »
Non. Nous ne pensons pas que la majeure partie de l’économie mondiale ait été structurellement touchée par les politiques de pandémie. Même si la démondialisation entraînera certains changements, nous ne pensons pas que la pandémie de COVID-19 ait provoqué la fin complète de la mondialisation.
Deux sous-secteurs qui ont suscité beaucoup d’attention sont les chaînes d’approvisionnement et l’emploi. En ce qui concerne les chaînes d’approvisionnement, nous observons les premiers signes d’un retour à la normale, aux niveaux prépandémiques. L’indice des délais de livraison des fournisseurs selon l’indice des directeurs d’achat (PMI) est un indicateur largement utilisé des retards d’approvisionnement, des contraintes de capacité et des tensions sur les prix. Il indique que les délais de livraison s’améliorent aux États-Unis, en Europe et en Asie. De nombreuses entreprises dans le monde cherchent également des moyens d’améliorer leurs chaînes d’approvisionnement, par la diversification des fournisseurs, la relocalisation dans un pays voisin ou d’autres stratégies, qui pourraient améliorer l’efficacité à plus long terme.
Indice Markit PMI des délais de livraison des fournisseurs du secteur manufacturier
Source : IHS Markit, Macrobond et Gestion de placements Manuvie, au 27 septembre 2022.
L’étroitesse du marché du travail et les politiques gouvernementales visant à augmenter le salaire minimum, principalement aux États-Unis, ont entraîné une croissance importante des salaires. La poursuite du ralentissement de l’économie mondiale devrait atténuer certains déséquilibres entre l’offre et la demande sur le marché du travail, ce qui pourrait entraîner, au minimum, un ralentissement de la croissance des salaires.
L’inflation a atteint en moyenne 1,7 % au cours des dix années précédant mars 2020. Des facteurs structurels, notamment la démographie, la productivité et la technologie, sont à l’origine de cette baisse de l’inflation. Ces facteurs structurels ont entraîné une baisse des niveaux d’inflation au cours des deux dernières décennies, comme le montre le tableau ci-après.
Nous ne pensons pas que les politiques liées à la COVID-19 aient modifié ces facteurs structurels; en fait, nous avons vieilli et augmenté nos niveaux d’endettement. En réponse à la pandémie de COVID-19, l’économie mondiale a augmenté ses niveaux d’endettement – en 2022, les États-Unis ont ajouté environ 2,2 billions de dollars par le seul intermédiaire de la Coronavirus Aid, Relief, and Economic Security Act (la « CARES Act »). Et la dette, par sa nature, est déflationniste. Le coût des intérêts pour rembourser cette dette rend celle-ci plus chère que la valeur initiale du prêt, surtout en période de hausse des taux. Demandez à une personne ayant contracté un prêt hypothécaire à taux variable si elle prévoit de dépenser plus ou autant en raison de la hausse des taux d’intérêt cette année. Je pense que nous connaissons la réponse.
Question 2 : « Pensons-nous que les taux d’intérêt plus élevés peuvent entraîner une baisse de l’inflation? »
Oui. Même si l’inflation est demeurée persistante et plus élevée que ce que beaucoup avaient prévu, nous croyons que de nombreux signes indiquent que les taux d’intérêt plus élevés ont une incidence positive sur l’inflation. Nous avons déjà observé une augmentation de 3 % du taux des fonds fédéraux américains cette année, ce qui est de loin le cycle de resserrement le plus énergique jamais vu depuis plus de 40 ans. Le marché s’attend actuellement à une autre hausse de 1,25 % d’ici la fin de l’année. Il faut souvent 12 mois ou plus pour que les changements de taux d’intérêt effectués par les banques centrales aient un effet sur l’économie et l’inflation. Un ralentissement économique mondial aidera probablement les banques centrales à faire baisser l’inflation par rapport aux niveaux élevés actuels.
Selon nous, il y a maintenant une certitude beaucoup plus grande quant à la politique de la Réserve fédérale américaine et à l’inflation, comparativement à n’importe quel autre moment en 2022. Nous croyons que le cycle de resserrement de la Réserve fédérale tire à sa fin, et nous notons déjà des signes d’une diminution de l’inflation dans l’indice CRB des produits de base, les données sur la hausse des prix du sondage NFIB sur les petites entreprises et l’indice ISM des prix payés par le secteur manufacturier.
Variation des prix des produits de base sur 12 mois et IPC américain sur 12 mois
Vingt dernières années
Sources : équipe Stratégie des marchés des capitaux, Bloomberg et Gestion de placements Manuvie, au 31 août 2022
Hausse des prix opérée par les petites entreprises (NFIB) et IPC américain sur 12 mois
Vingt dernières années
Sources : équipe Stratégie des marchés des capitaux, Bloomberg et Gestion de placements Manuvie, au 31 août 2022
Question 3 : « Pensons-nous que la probabilité d’une récession a augmenté? »
Oui. Nous constatons déjà un important ralentissement de la croissance économique dans les niveaux actuels de l’indice des directeurs d’achats à l’échelle mondiale, les indicateurs économiques avancés aux États-Unis et le resserrement considérable des conditions financières. Les indicateurs économiques avancés aux États-Unis ont affiché -1 pour le mois d’août – quand cette mesure devient négative, il y a habituellement une récession six mois après, en moyenne. L’écart entre les taux des obligations du Trésor américain à 10 ans et à 2 ans a été négatif pendant trois mois consécutifs; historiquement, il s’agit d’un bon indice qu’une récession se produira au cours de l’année suivante, en moyenne.
Moyennes de l’indice PMI du secteur manufacturier à l’échelle mondiale
(1 an, 6 mois, et 3 mois)
Sources : équipe Stratégie des marchés des capitaux, Bloomberg et Gestion de placements Manuvie, au 31 août 2022
Mais les obligations ont enregistré des rendements négatifs depuis le début de l’année!
C’est vrai : l’indice des obligations universelles FTSE Canada, l’indice Bloomberg U.S. Aggregate Bond et l’indice Bloomberg Global-Aggregate Bond ont affiché une baisse, respectivement, de 12 %, de 15 % et de 20 % depuis le début de l’année. Cette année, les obligations n’ont pas agi de leur manière habituelle dans le contexte de volatilité du marché. En fait, elles ont souvent été la cause de la volatilité lors de la montée des taux. La volatilité du marché boursier est beaucoup plus commune et mieux comprise par les investisseurs, mais la majorité de ces derniers ne sont pas habitués à voir leurs fonds d’obligations connaître des rendements négatifs. Cette situation a causé de nombreuses conversations délicates, puisque les obligations ne sont pas l’une des catégories d’actif les plus faciles à comprendre.
Peut-être serait-il une bonne idée de nous rééduquer sur le rôle traditionnel des obligations : 1. le revenu et 2. la préservation du capital lors de la vente d’actions.
Au cours des 30 dernières années environ, les obligations ont rempli, en majorité, leur rôle double au sein d’un portefeuille équilibré. Les politiques sans précédent établies par les gouvernements et les banques centrales en réponse à la situation et les perturbations des chaînes d’approvisionnement qui découlent de la pandémie de COVID-19, combinées aux hausses fulgurantes du coût de l’énergie et des aliments en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie ont créé une conjoncture favorable qui a mené à des taux d’inflation qui n’avaient pas été vus depuis des décennies.
Par contre, cela est chose du passé et nous devons nous tourner vers l’avenir.
Donc… Pourquoi choisir des obligations maintenant?
D’un point de vue de répartition de l’actif, c’est un environnement qui permet de se réjouir. Nous croyons que les obligations reprendront leur place traditionnelle dans les portefeuilles. Si la politique restrictive des banques centrales approche à sa fin, les obligations ont probablement déjà traversé le pire.
Les taux de rendement des titres de créance et des obligations d’État de qualité supérieure sont à des niveaux qui étaient inimaginables il y a de cela quelques années. La chasse au rendement d’il y a plusieurs années n’est plus un problème, alors les investisseurs n’ont plus à augmenter leur niveau de risque pour atteindre un haut rendement.
En plus du niveau plus élevé des revenus actuels, si nous approchons d’une récession et que les obligations réagissent comme elles l’ont souvent fait lors de récessions précédentes, les obligations gouvernementales de plus longue durée ont le potentiel d’enregistrer une hausse du rendement total. Nous devons nous rappeler que lors d’une diminution du rendement des obligations, les prix augmentent, et vice versa. Nous avons fait face à des facteurs défavorables pour une grande partie de l’année en raison de la majoration des taux, mais maintenant que ceux-ci redescendent, ces facteurs pourraient tourner en notre faveur.
Rendement minimal de diverses catégories d’actif à revenu fixe
2021-12-31 par rapport au 2022-08-31
Sources : équipe Stratégie des marchés des capitaux, Bloomberg et Gestion de placements Manuvie, au 29 septembre 2022
Renseignements importants
L’augmentation des taux d’intérêt entraîne généralement la diminution des cours obligataires. Plus la durée moyenne des obligations détenues dans un fonds est longue, plus le fonds risque d’être sensible aux fluctuations des taux d’intérêt. Le rendement d’un fonds fluctue en fonction de la variation des taux d’intérêt.
Le risque de change s’entend du risque que la fluctuation des taux de change ait un effet négatif sur la valeur des placements détenus dans un fonds.
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