Un gestionnaire de portefeuille d’actions américaines explique son processus de placement en sept étapes

Sandy Sanders, qui dirige l’équipe Actions de valeur de base, États-Unis de Gestion de placements Manuvie, décrit la philosophie de placement qui sous-tend la croissance de cette dernière, dont l’actif géré est passé de 3 milliards de dollars à 25 milliards de dollars.

Cet article a été publié dans Wealth Professional.

Sandy Sanders adopte une philosophie de placement distincte : sept étapes menant à la combinaison gagnante en matière d’actions. Cela a ainsi permis à son équipe de faire passer son actif géré de 3 milliards de dollars à 25 milliards de dollars au 25 août 2021 depuis qu’il s’est joint à Gestion de placements Manuvie il y a dix ans.

Il occupe les fonctions de directeur général principal et gestionnaire de portefeuille principal et dirige l’équipe des actions américaines de valeur de base, et en tant qu’investisseur à long terme chevronné, il effectue une évaluation fondamentale approfondie de chaque société dans laquelle un placement est envisagé. Dans le cadre de ce processus, il travaille entre trois et quatre semaines avec son équipe avant de décider d’acheter l’action à un cours de 70 cents par dollar.

Quelle est la fameuse recette secrète à sept étapes de M. Sanders? La première étape consiste à déterminer si une société présente un avantage concurrentiel et s’il est durable. Est-ce qu’il va durer au moins cinq à dix années et pas seulement quelques-unes? Une analyse sectorielle est effectuée au cours de la deuxième étape afin de bien comprendre le secteur ainsi que les sociétés qui détiennent des parts de marché et qui sont les chefs de file.

La troisième étape consiste à déterminer les facteurs de croissance. M. Sanders porte en lui les mots d’un ancien mentor : « Comprends toujours ce qui génère les revenus les plus élevés ». Par exemple, lorsqu’il a investi pour la première fois dans des actions d’Amazon en 2003 (à un cours de 17 $), la part des ventes au détail aux États-Unis qui se faisaient en ligne n’était que de 3 %. Il estimait toutefois que ce chiffre allait augmenter considérablement au fil du temps. Il a rencontré Jeff Bezos, qui lui a expliqué quels étaient les avantages concurrentiels de son entreprise : la plus grande sélection, les prix les plus bas et la commodité. Après avoir terminé son analyse, il a acheté des actions. Il a ensuite déclaré qu’il s’agit d’un bel exemple de société dotée d’un moteur de croissance clair : soit sa pénétration dans son marché final grâce à la transition des ventes hors ligne vers les ventes en ligne.

La quatrième étape consiste à analyser les états financiers et à s’attarder aux moindres détails des bilans du point de vue des flux de trésorerie, tandis que la cinquième étape se définit par l’évaluation de l’équipe de direction. M. Sanders ne s’intéresse pas au dernier produit qui vient d’être lancé par une entreprise; il souhaite plutôt comprendre les principaux paramètres qui entrent dans le processus de placement de son équipe. Les facteurs ESG sont également analysés à cette étape, y compris la composition du conseil d’administration et le modèle de rémunération.

La sixième étape est essentielle et exige que M. Sanders établisse quatre scénarios à l’aide de modèles d’actualisation des flux de trésorerie sur cinq ans minimum : meilleur scénario, scénario de base, scénario baissier et pire scénario. Selon lui, le scénario de base correspond à son estimation de la valeur courante de l’action, une estimation de la valeur par rapport au cours ou de la valeur intrinsèque. S’il juge qu’une action vaut 100 $ et qu’elle se négocie à 70 $, c’est 70 cents le dollar. Il résume le processus de son équipe ainsi : « Nous suivons une liste de sociétés que nous classons tous les matins en fonction du prix que nous payerions par dollar. Lorsque les actions atteignent 70 cents, nous effectuons à nouveau l’analyse et nous les achetons, et lorsque les actions atteignent 100 cents, nous les vendons. »

Chaque trimestre, ces valeurs sont mises à jour à la septième étape. Il s’agit donc d’une cible mobile qui s’appuie sur la recherche fondamentale approfondie qu’effectue une équipe de 10 personnes qui examine les titres un à la fois avant de les présenter à l’équipe de M. Sanders pour que celle-ci en débatte.

Lors d’une entrevue avec Wealth Professional, M. Sanders a indiqué que contrairement à de nombreux investisseurs qui se concentrent sur les événements du trimestre en cours, il adopte une approche à long terme que le krach de mars 2020 vient soutenir. Il affirme avoir été témoin à ce moment d’une crise sanitaire et non d’un problème avec le consommateur, qui est en fin de compte le moteur de l’économie. En étant maintenant à son troisième cycle de marché, il a reconnu qu’il y avait de nombreux signes positifs, notamment les milléniaux qui n’ont pas contracté de prêt hypothécaire, la stabilité du marché de l’habitation aux États-Unis qui se redresse toujours à la suite de la crise financière mondiale de 2008 et l’état robuste du système bancaire après dix années de tests de résistance de la Réserve fédérale.

Voici ce qu’il a ensuite déclaré : « Il s’agissait d’un contexte parfait, parce que si l’on exclut cette crise sanitaire, tout le reste se portait bien. Le gouvernement américain est intervenu [au moyen de mesures de relance] et la mise au point de vaccins s’est déroulée en accéléré. Je me suis donc rendu compte que la reprise subséquente pourrait être rapide. »

Les gens ont vendu leurs actions, car ils étaient inquiets à court terme et pensaient que la situation de 2008 allait se reproduire. M. Sanders et son équipe ne croyaient tout simplement pas que c’était le cas. « Cette situation nous a donné la confiance nécessaire pour passer à l’action, car de nombreux titres se négociaient à la valeur correspondant au pire scénario l’an dernier parce que nombre de gens croyaient que les sociétés ne généreraient pas de bénéfices avant une dizaine d’années. »

« Nous avons donc soudainement disposé d’une très ample marge de sécurité et d’une des meilleures occasions d’achat que j’ai vues en dix ans. Nous avons pris les devants, nous avons utilisé notre processus et nous avons acheté beaucoup d’actions qui se négociaient à 40, 45 ou 50 cents sur le dollar dans le portefeuille. », a-t-il ajouté.

S’adaptant constamment, M. Sanders a admis que le domaine des placements peut donner de bonnes leçons d’humilité et que l’équipe tire des leçons de ses erreurs et cherche constamment à améliorer son processus. Récemment, elle a ajouté une cote d’avantage concurrentiel et une cote de l’équipe de direction à son analyse, se protégeant ainsi contre la vente hâtive des titres d’une société si ces cotes sont élevées.

En plus d’utiliser son processus en sept étapes, M. Sanders a appris à porter une attention particulière aux perspectives macroéconomiques pour comprendre l’évolution de l’économie. Il a souligné trois points par rapport auxquels il est optimiste à l’approche de la prochaine étape de la reprise économique. Il continue de voir des occasions de placements dans les titres des sociétés technologiques à grande capitalisation « FANG », comme Facebook, Amazon et Google, qui accaparent des parts de marché considérables de la publicité traditionnelle. Ces sociétés sont également bien placées pour tirer profit du passage à l’infonuagique, Amazon étant déjà un chef de file sur le marché.

M. Sanders juge aussi le domaine des services financiers intéressant, expliquant qu’une meilleure croissance économique se traduit par une augmentation des activités de prêt et des activités sur les marchés financiers. Il ajoute qu’ainsi, les bénéfices et les marges des banques à grande capitalisation pourraient gonfler, car il est fort probable que les taux d’intérêt augmenteront.

Le dernier point qu’il mentionne est le marché de l’habitation, car le segment des milléniaux constitue l’un des principaux moteurs de croissance du secteur. Alors que les jeunes adultes sont bloqués chez leurs parents à cause de la pandémie, celle-ci a fourni un parfait concours de circonstances pour relancer le cycle de l’habitation aux États-Unis. « Les milléniaux partent de chez leurs parents parce qu’ils veulent occuper leur propre place selon leurs propres conditions, et tout cela se produit en même temps grâce à la COVID-19 », renchérit M. Sanders. « Ce phénomène a fortement stimulé le marché de l’habitation et, en plus, les taux d’intérêt sont exceptionnellement bas, la Réserve fédérale américaine ayant été très favorable. Alors, les prêts hypothécaires sont offerts à des prix très abordables. »

En ce qui concerne le processus de placement en sept étapes, M. Sanders croit que pour exceller dans un domaine, quel qu’il soit, il faut faire les choses de la même manière, encore et encore. « Il faut simplement faire preuve de discipline et c’est le cas dans le cadre de ce processus. », conclut-il.

Offert par Gestion de placements Manuvie. Les opinions exprimées dans le présent document sont celles de l’auteur ou des auteurs. Elles peuvent être modifiées sans préavis. Nos équipes de placement peuvent avoir des opinions différentes et, par conséquent, prendre des décisions de placement différentes. Ces opinions ne reflètent pas nécessairement celles de Gestion de placements Manuvie ni de ses sociétés affiliées.

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