Qu’est-ce qu’une récession?

Juger des perspectives d’une récession imminente a certainement été la principale préoccupation des investisseurs ces derniers temps. Mais qu’est-ce qu’une récession au juste, qu’est-ce qui la déclenche et que se passe-t-il une fois qu’elle est installée?

Quelle est la définition d’une récession?

Techniquement, une récession est souvent définie comme deux trimestres consécutifs de baisse du produit intérieur brut (PIB). Mais pour le dire plus simplement, c’est une contraction prolongée de l’activité économique. Une production et une consommation fléchissantes, ainsi qu’un taux de chômage plus élevé ou des prix plus bas sont des indicateurs typiques d’une économie qui est entrée en récession.

Le Conseil du cycle économique de l’Institut C.D. Howe, un des groupes de spécialistes les plus influents du Canada, est généralement reconnu comme faisant autorité au Canada lorsqu’il s’agit de déclarer une récession. Il désigne une récession comme étant « une baisse prononcée, persistante et généralisée de l’activité économique globale » et considère la contraction du PIB et le chômage comme deux des paramètres les plus déterminants. 

Quand se sont produites les dernières récessions au Canada?

La plus récente date du début de la crise de la COVID-19. D’après l’Institut C.D. Howe, cette récession a commencé en mars 2020 pour prendre fin en avril 2020, en faisant la plus courte, mais aussi la plus sévère de l’histoire.

La grande récession, qui a commencé à la fin de l’année 2008 et s’est poursuivie jusqu’en mai 2009, a occupé une place prépondérante dans les années qui ont précédé la pandémie de COVID-19. Le PIB réel a perdu environ 4,3 % entre son niveau pré-crise et son creux de récession, et le taux de chômage a connu un pic à 8,1 % au cours de l’année 2009 (contre 4,5 % au début de la crise).Bien que des évolutions similaires aient eu lieu aux États-Unis, le taux de chômage a attendu octobre 2009 pour atteindre son pic, suggérant que la fin d’une récession ne signifie pas forcément la fin des difficultés économiques.

Des récessions plus courtes et moins sévères au Canada ont été alimentées par l’éclatement de la bulle technologique en 2001, par la première Guerre du Golfe de 1990 à 1991, ainsi que par les tentatives des banquiers centraux de maîtriser l’inflation entre 1981 et 1982. 


Baisses habituelles du PIB et de l’emploi lors des précédentes récessions   
Variation annuelle du PIB et du taux de chômage 

Graphique linéaire illustrant l'évolution du taux de chômage et du PIB au fil du temps. En période de récession, le PIB a une tendance vers la baisse tandis que le chômage a une tendance vers la hausse.

Source: Statistique Canada, au 9 septembre 2022

Quelles sont les causes d’une récession?

Les récessions sont généralement dues à une perte de confiance, c’est-à-dire à l’impression qu’ont les entreprises et les consommateurs que le vent est en train de tourner. Mais d’un point de vue plus général, les récessions sont souvent la résultante de changements structurels dans un ou plusieurs secteurs clés, de chocs économiques, voire de forces psychologiques telles qu’un optimisme extrême (qui peut conduire à un comportement spéculatif). L’éclatement de bulles financières (comme lors du krach boursier de 1929 ou celui de l’immobilier en 2007) peut également être un déclencheur. Les banques centrales peuvent aussi en être responsables. En s’efforçant de faire baisser l’inflation en augmentant les taux d’intérêt, elles peuvent involontairement (ou parfois délibérément) provoquer une récession.

Que se passe-t-il lors d’une récession?

  • Le chômage augmente – Généralement, le chômage augmente, car les entreprises licencient ou mettent la clé sous la porte, mais le degré de perturbation peut varier. Le taux de chômage a même atteint 10,3 % au Canada lors de la récession relativement légère des années 1990 et 1991, mais il a continué d’augmenter même si la récession avait été déclarée terminée.
  • Les ménages épargnent davantage – Les personnes qui ont gardé leur emploi ont tendance à moins dépenser lors des récessions, car elles craignent de perdre leur travail. Celles qui sont déjà au chômage réduisent leurs dépenses naturellement. Le nombre de personnes réduisant leurs dépenses augmentant, il peut se produire une spirale économique négative (car les dépenses de consommation constituent une part importante de l’économie). Cela conduit à des revenus progressivement plus faibles, à une hausse du chômage et à une prolongation voire à une aggravation de la récession.
  • La production manufacturière et les services peuvent reculer – L’indice des directeurs d’achats Canada Ivey, qui interroge les cadres supérieurs dans une grande variété de secteurs du pays, a affiché plus de 130 mois consécutifs de croissance de l’industrie manufacturière entre le printemps 2009, date de la fin de la grande récession, à aujourd’hui.
  • Les prix peuvent chuter – Les récessions graves peuvent entraîner une déflation – soit une baisse généralisée des prix – notamment des biens de consommation discrétionnaire et de l’immobilier. Dans ce contexte, les dépenses se concentrent sur les biens de première nécessité à prix relativement bas.
  • Les liquidités peuvent s’assécher – En période de récession, les banques sont moins enclines à prêter, car elles craignent de ne pas être remboursées; il peut donc être plus difficile d’obtenir un prêt. Les taux d’intérêt tendent également à baisser, réduisant au passage les marges bénéficiaires des banques.
  • Les déficits peuvent augmenter – Souvent, les gouvernements augmentent les dépenses pour compenser les effets de la récession. En parallèle, les recettes fiscales chutent, car les revenus des entreprises et des ménages baissent.

Lors d’une récession, les données du secteur manufacturier peuvent s’effondrer 
Indice des directeurs d’achats (PMI) Canada Ivey depuis les années 2000

Graphique linéaire montrant l'évolution de l'indice des directeurs d'achat Canada Ivey depuis le début des années 2000. L'activité manufacturière commence généralement à avoir une tendance à la baisse avant les récessions.

Source: Gestion de placements Manuvie, Macrobond, au 1er septembre 2022. Un indice supérieur à 50 indique une croissance, et une marque inférieure à 50, une contraction.

Comment investir en période de récession?

Tout comme en période économique favorable, investir en temps de récession est vraiment une affaire de diversification de qualité. En investissant dans différentes catégories d’actif, différentes régions géographiques et divers styles de gestion, un investisseur peut profiter des marchés haussiers et éviter les caprices des ventes sous l’effet de la panique quand les marchés sont à la baisse.

Malheureusement, aucune catégorie d’actif n’est immunisée contre la récession. Néanmoins, il est intéressant d’explorer la façon dont deux des principales composantes des portefeuilles des investisseurs ont tendance à se comporter en pareil contexte :

  • Obligations – Les investisseurs se tournent souvent vers les obligations pour amortir le choc des baisses des marchés boursiers. Bien qu’elles soient loin d’être des placements sans risque, les obligations offrent un flux régulier de revenus d’intérêts et sont traditionnellement considérées comme des solutions d’investissement plus sûres en période d’incertitude.
  • Actions – Souvent, les investisseurs vendent leurs actions en amont d’une récession, mais lorsque celle-ci frappe réellement, il est généralement trop tard. Comme les craintes de récession sont généralement intégrées dans les cours des actions, il est plus difficile de les utiliser comme point de référence pour prédire une récession. En réalité, non seulement les marchés baissiers font de piètres oracles des récessions (cf. le krach de 1987, qui n’en a pas provoqué), mais la réciproque est également vraie.

Une récession pointe-t-elle à l’horizon?

Il n’y a pas de véritable réponse à cette question, car prédire la prochaine récession est tout sauf une science exacte. En raison de la nature des indicateurs économiques, le début d’une récession ne peut être confirmé qu’a posteriori. Il est donc tout à fait possible qu’une économie soit en récession, à l’insu des investisseurs.

Toutefois, une chose est sûre : une économie saine passe régulièrement d’une phase d’expansion à une phase de contraction, de manière cyclique. Naviguer dans ces eaux peut être déroutant, mais il est essentiel de rester concentré sur un objectif de long terme et de se rappeler que les récessions vont et viennent. Revoir votre stratégie de placement dans ce contexte est vital, mais maîtriser vos émotions l’est tout autant.

1 Statistics Canada. 2 Federal Reserve Bank of St. Louis Statistics Canada 

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