Une pandémie endémique? Moment macroéconomique

Si la COVID-19 est bien enracinée, comment les économistes devraient-ils l’intégrer à leurs perspectives? Les réponses à cette question et encore plus dans le présent numéro de Moment macroéconomique.

La COVID-19, cette endémie : le point de vue d’une économiste

Tout le monde s’interroge sur l’incidence qu’aura le variant Omicron sur les perspectives économiques. Comme nous l’avons déjà dit, nous ne sommes pas des épidémiologistes. Nous sommes des stratèges du marché et des économistes. Cela dit, certaines réalités sont devenues évidentes pour nous au cours des (presque) deux dernières années en ce qui concerne la COVID-19.

Tout d’abord, une souche plus transmissible du virus peut avoir une incidence sur l’économie de deux principales façons : par les comportements des ménages et des entreprises (développements du côté de la demande) ou par les restrictions imposées par le gouvernement sur l’activité économique ou la mobilité (développements du côté de l’offre). Il n’y a pas de règle absolue sur la façon de prévoir ces réponses. Une hausse du nombre de cas n’a pas entraîné un changement important dans le comportement des entreprises et des consommateurs ou un resserrement des restrictions sociales à certains endroits – pensez à la Floride pendant la quatrième vague de la COVID-19. Et il y a d’autres pays, comme la Chine, par exemple, où une infime hausse du nombre de cas a entraîné des confinements importants et des changements de comportement. Tout ce que nous pouvons dire, c’est que la relation entre la gravité d’un variant de la COVID-19 et la réponse des autorités n’est pas constante et, surtout, n’est pas particulièrement prévisible.

Deuxièmement, avec chaque nouvelle vague de la COVID-19, il devient plus clair pour nous que nous, les économistes, devons cesser d’analyser la situation comme un choc économique ponctuel, comme nous le ferions pour une catastrophe naturelle, par exemple. Nous devons plutôt la considérer comme un frein plus mineur (relativement parlant), mais semi-permanent à la croissance. Par exemple, au lieu de prévoir la façon dont les réservations de croisières pourraient ralentir au cours des mois suivants l’identification d’un nouveau variant, il serait peut-être préférable d’évaluer le contexte dans lequel 5 % de tous les croisiéristes ne réserveraient jamais une croisière à nouveau. Autrement dit, si les vagues de la COVID-19 deviennent un phénomène courant, nous devrons peut-être rajuster notre état d’esprit collectif en fonction de ce qui pourrait être une nouvelle réalité économique : un potentiel de croissance plus faible, une inflation structurellement plus élevée (probablement autour de 2,5 %) et une difficulté à retirer les mesures de relance.

Pour l’instant, il est trop tôt pour se prononcer sur la suite des choses. Mais en tant qu’économistes, nous continuerons de nous pencher sur les deux questions clés suivantes : Les comportements changent-ils? Et les gouvernements cherchent-ils à mettre en place des mesures de confinement?  

Le point de vue d'une économiste sur la COVID-19 à long terme

Cadre montrant comment l'équipe macro considère un COVID-19 potentiellement endémique. Les principaux piliers sont la façon dont le comportement est modifié et la façon dont le gouvernement réagit.

Source: Gestion de placements Manuvie, décembre 2021.

L’importance croissante de la chaîne logistique verte

La pandémie a révélé à quel point il est essentiel d’avoir des chaînes logistiques fiables. Nous croyons que ce thème demeurera un élément crucial du secteur des produits de base à l’avenir : à mesure que la demande de métaux de transition (les principaux minéraux nécessaires à la transition vers une économie carboneutre) augmente, il sera également nécessaire d’assurer la durabilité des chaînes logistiques pour ces éléments clés. Pour mettre les choses en contexte, les métaux et minéraux de transition comprennent le cuivre, le nickel, le cobalt et le lithium. Il s’agit d’éléments clés pour les véhicules électriques et les batteries, et ils sont donc essentiels dans un monde où l’accent est de plus en plus mis sur la durabilité environnementale.

Le tableau ci-dessous présente les trois principaux pays producteurs pour ce qui est du traitement total des principaux minéraux nécessaires pour la fabrication de batteries. Il est clair que la Chine détient une participation importante. De plus, la Chine a une participation dans l’extraction de plusieurs produits de base essentiels à la décarbonation, dont le cobalt : Les investisseurs chinois contrôlent environ 70 % du secteur minier congolais,1 qui représente 69 % de l’offre mondiale de cobalt. En juin 2021, l’administration Biden a averti les fabricants américains qu’ils pourraient être évincés du marché des métaux nécessaires pour la fabrication de batteries, et elle exerce activement des pressions pour obtenir un accès aux réserves de cobalt du Canada et de l’Australie.

De façon générale, nous croyons que le secteur des produits de base sera sujet à des tensions géopolitiques croissantes; une volatilité accrue des prix pourrait s’ensuivre. L’accélération du développement durable pourrait modifier le prix d’équilibre des ressources naturelles, et les pays pourraient choisir d’accorder la priorité à la durabilité des chaînes logistiques des principaux produits de base comme l’énergie et les métaux de transition. Nous considérons qu’il s’agit d’un point d’inflexion dans le secteur des produits de base et, selon nous, d’une puissante force dans le contexte macroéconomique, particulièrement en ce qui concerne l’inflation.

La Chine a un intérêt majeur dans les métaux de transition

Part des 3 premiers pays dans le raffinage total des métaux de transition

Graphique montrant la part des trois premiers pays dans le raffinage total des métaux de transition. La Chine est le leader pour le lithium, le cobalt, le nickel et le cuivre.

Source: "The Role of Critical Minerals in Clean Energy Transitions," Agence internationale de l'énergie, mai 2021, https://www.iea.org/reports/the-role-of-critical-minerals-in-clean-energy-transitions.

L'Asie peut braver la tempête Omicron

Il y a encore beaucoup d’incertitude entourant le nouveau variant Omicron de la COVID-19. Dans le scénario pessimiste où le variant Omicron présente un défi aussi important, voire plus important, pour l’économie mondiale que le variant Delta, la leçon à tirer des deux dernières années est que le secteur des services subira probablement les contrecoups de toute nouvelle restriction. Cela dit, de nombreuses entreprises se sont adaptées en transférant leurs activités en ligne. Parallèlement, les gouvernements sont devenus plus habiles à équilibrer leur réponse à la pandémie : durant les récentes vagues en Asie du Sud-Est, le secteur industriel et le secteur de la construction ont poursuivi leurs activités, même si leur capacité était réduite (contrairement à un confinement total durant la première vague).

Si les restrictions très strictes à l’égard de la pandémie sont réimplantées, nous nous attendons à une hausse de la demande mondiale de biens durables. Cela prolongerait la solide performance des exportations de l’Asie à ce jour, qui devrait s’affaiblir en raison de la normalisation des tendances en matière de consommation à l’échelle mondiale.

Une autre hausse de la demande mondiale de biens ajouterait aussi plus de tensions aux chaînes logistiques mondiales et à l’inflation, mais l’offre excédentaire de l’Asie protège la région contre une hausse de l’inflation. Cela permet aux banques centrales de maintenir des politiques monétaires relativement plus accommodantes. Enfin, la situation budgétaire de la plupart des pays d’Asie est meilleure que celle de la plupart des autres marchés émergents, ce qui donne aux gouvernements asiatiques la marge de manœuvre nécessaire pour compenser tout coup porté à la demande si les perspectives se détériorent. À ce stade, nous pensons que l’Asie est bien placée pour prendre le variant Omicron en considération dans son élan.

L'inflation en Asie s'est séparée des autres marchés émergents

Variation sur 12 mois de l'IPC en Asie et dans les marchés émergents (%)

Graphique montrant la variation en pourcentage d'une année sur l'autre de l'IPC pour les pays émergents, séparés par l'Asie et le reste du monde. L'IPC asiatique a baissé alors que les autres marchés émergents ont augmenté de manière significative.
Source: Macrobond, Manulife Investment Management, as of December 3, 2021. 

1 Reuters, 30 août 2021.

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Frances Donald

Frances Donald, 

Économiste en chef, Monde et stratège

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Erica Camilleri

Erica Camilleri , 

Analyste principale, Stratégie économique mondiale, équipe Solutions multiactifs

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